Accueil A la une Sécurité : Une stratégie antiterroriste pour venir à bout des cellules dormantes

Sécurité : Une stratégie antiterroriste pour venir à bout des cellules dormantes

 

Entre la bureaucratie et l’activité sur le terrain, il y a un pas à franchir, si l’on espère relever le défi. Un défi d’autant plus grand qu’il est communément admis, de par le monde, que pour prétendre vaincre l’hydre terroriste, rien ne vaut la tactique de l’effet surprise.

Lors de l’audience que lui a accordée, le 26 décembre dernier, le Chef du gouvernement, la présidente du Comité national de lutte contre le terrorisme, Mme Neila El Feki, a exposé les étapes de la mise en œuvre de «la stratégie nationale de lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme 2023-2027». Il en ressort que «cette stratégie vise à établir l’équilibre entre l’approche sécuritaire et la dimension préventive et inclusive pour s’attaquer aux causes profondes et œuvrer au renforcement de l’immunité de la société». Tel fut donc l’objet de cette audience. Certes, il est réconfortant de constater que ledit comité national, depuis son intronisation, n’a pas cessé, à coup de réunions et d’études, à œuvrer avec détermination, motivé  par le souci de bien faire.

Cependant, entre la bureaucratie et l’activité sur le terrain, il y a un pas à franchir, si l’on espère relever le défi. Un défi d’autant plus grand qu’il est communément admis, de par le monde, que pour prétendre vaincre l’hydre terroriste, rien ne vaut la tactique de l’effet surprise. C’est-à-dire étouffer la menace dans l’œuf, l’empêcher d’attaquer et lui couper les sources de ravitaillement. Or, jusque-là, que voit-on ? Eh bien, on ne sort l’artillerie lourde qu’après chaque attentat ! 

Pour une vigilance non-stop 

A titre de comparaison, en Occident, par exemple, on n’attend pas que le mal soit fait pour se réveiller subitement pour chercher à découvrir les retraites des groupuscules. Or les menaces terroristes n’ont pas baissé. Celles-ci demeurent potentiellement sérieuses. De ce fait, dans le monde entier la vigilance est de mise.

Cette conviction est, il est vrai, alimentée par l’étonnante capacité de résistance des organisations terroristes (notamment celles d’Al Qaïda, Daech et, à un degré moindre, Boko Haram et Shabab), lesquelles, en dépit de la baisse considérable de leurs attentats et des nombreux revers essuyés ces dernières années, semblent encore loin de se résoudre à abdiquer. Actives, elles le sont, dans la clandestinité, agissant par cellules dormantes interposées qu’elles réveillent un jour, à un instant T.

C’est pourquoi les satellites de l’Occident travaillent jour et nuit, les opérations de traque ne connaissent pas de répit. Ainsi, si les Américains continuent de les maîtriser, via des attaques de drones ciblées qui ont du succès en Afrique et en Asie, les Européens, eux, sont allés jusqu’à resserrer l’étau autour des associations musulmanes et autres ONG soupçonnées de flirter avec l’intégrisme en approchant des jihadistes confirmés ou en devenir, en quête d’endoctrinement.

Cette offensive a été si efficace qu’elle s’est traduite par des arrestations, la saisie d’armes et de munitions et l’expulsion vers leurs pays d’origine d’imams «pour activités louches et incitation à la haine». En parallèle, et toujours en Occident, la stratégie «pratique» de lutte contre le terrorisme est telle que les effectifs des enquêteurs et des indics ont été récemment renforcés, outre une intensification sensible de collaboration et d’échanges de données entre les services de renseignements européens et américains.

La psychose des cellules dormantes 

Tout cela pour dire que si nous avons tenu à citer ces exemples pratiques, c’est justement pour que notre pays s’en inspire, en privilégiant obligatoirement la tactique de l’effet surprise, surtout que deux policiers sur trois s’accordent à dire que «plusieurs cellules dormantes des terroristes, de véritables ovnis, n’ont pas été démantelées, parce que non encore localisées». Où s’activent-elles ? Que trament-elles ? Comment font-elles pour survivre ? 

Sont-elles capables de lâcher, un jour, des loups solitaires pour perpétrer de nouveaux forfaits ? Cela sans oublier l’autre question brûlante relative aux revenants des foyers de conflit de Syrie, d’Irak et de la Libye. Autant d’interrogations sensibles qu’il faut avoir le courage de poser clairement et qui demandent des réponses pratiques, donc applicables sur le terrain.

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