Accueil Sport handball – 22e championnat du monde junior en espagne : Voir l’avenir en rose

handball – 22e championnat du monde junior en espagne : Voir l’avenir en rose

Le sept national peut se targuer d’un parcours élogieux. Mais qu’en pense… la tutelle ?

Le sept national junior a regagné Tunis hier, en provenance d’Espagne où il a participé au 22e championnat du monde.
Que peut-on dire de cette participation tunisienne sinon qu’elle fut honorable et rassurante pour moult raisons dont :
– Primo : caracoler parmi les sept premières équipes du monde demeure un grand honneur, quand on sait combien sont énormes les déséquilibres entre le handball tunisien aux ressources financières absolument insignifiantes et celui du reste du monde dont celui européen beaucoup plus nanti et plus riche à tous les niveaux (licenciés, salles, budgets, recettes).
– Secundo : le sept national a mis le cap sur l’Espagne, lourdement handicapé par une préparation qui prête au… rire : un seul et court stage à l’étranger, aucun tournoi international amical d’application et, au bout du compte, de petits rassemblements at home sans le moindre sparring-partner ! On ne peut donc parler de préparation digne d’un Mondial, d’où le pesant d’or que vaut notre 7e place. Certains pourraient, à titre de comparaison, évoquer la 3e place arrachée par l’Egypte, en oubliant ce détail très important, à savoir que, dans ce pays aux… 100 millions d’habitants où les opportunités de détection de talents en herbe sont évidemment beaucoup plus abondantes que chez nous, on investit encore, avec largesses, dans les sélections des jeunes, à coups de participations aux tournois internationaux d’envergure en Europe, bastion n°1 du handball universel.
Savez-vous encore que les Pharaons ont débarqué en Espagne, forts de, tenez-vous bien, 11 tests internationaux (contre un seul pour les nôtres)? Savez-vous encore que les sélections égyptiennes des minimes, des cadets et des juniors sont régulièrement soumises à des stages hebdomadaires et cela même en l’absence d’échéances officielles? On ne peut, dès lors, comparer l’incomparable. Un message clair et net à l’adresse du ministère de la Jeunesse et des Sports qui ne perdrait rien à emboîter le pas à son homologue égyptien, en investissant à fond dans ce créneau sportif porteur, en l’occurrence le handball, incontestablement la discipline la plus performante et la mieux représentative des sports collectifs tunisiens sur les scènes arabe, africaine et internationale.
Tertio : à l’instar des précédentes éditions du Mondial, on a eu le plaisir de découvrir, cette fois aussi, une nouvelle génération de futurs grands joueurs.
Le constat est d’autant plus remarquable que ces révélations prometteuses ont pratiquement touché tous les postes, des gardiens de but Namli et Ben Tekaya, aux ailiers Bennour et Jemaï, en passant par les arrières Darmoul, Mustapha et Aïdi et les pivots Mawa et Ben Ghali, sans oublier les Fekih, Jebali et Zaïri, autres talents en herbe. Tout ce beau monde, bien encadré par le valeureux entraîneur Mohamed Ali Sghir, a fait des prodiges en terres ibériques, allant — faut-il le souligner — jusqu’à battre de grosses cylindrées du handball mondial (Serbie, Norvège et Suède, svp). Plus que l’audace et la témérité, deux des principaux et indéboulonnables atouts au sein de nos sélections de handball en mission de défense du drapeau tunisien, ce sont les potentialités techniques extraordinaires étalées à répétition par ces jeunes loups qui émerveillent le plus. Et ce sont justement ces richesses qui ont permis à l’équipe d’éviter des raclées que d’aucuns lui prédisaient devant les intouchables et célèbres machines de guerre espagnole et slovène. Bravo.

Tout dépendra de… la tutelle
Il va sans dire que «l’exploit» (c’en est vraiment un) réalisé par nos juniors en Espagne, s’il nous comble d’aise et de satisfaction, n’en demeure pas moins rassurant. C’est qu’aujourd’hui, notre handball est assis sur une… mine d’or, avec une folle génération de futures stars qui nous feront oublier leurs illustres prédécesseurs de 2005.
Oui, rien ne leur manque pour y parvenir, sauf que cela dépendra, en grande partie, de la tutelle. En effet, si celle-ci persiste, dans une démarche injuste, à considérer le handball un sport comme les autres, comme le… dernier de ses soucis, la poule aux œufs d’or cessera de pondre et toute une belle génération sera bêtement perdue ! Or, la solution est là, réalisable. Elle consiste à revoir le budget de la fédération à la hausse, afin de permettre à celle-ci, comme cela se passe d’ailleurs en Egypte, d’augmenter sensiblement le nombre de participations aux tournois internationaux d’Europe, dont la crédibilité constitue le meilleur moyen de s’améliorer et de gagner en expérience, en vue des rendez-vous de haute compétition. Et dire que le ministère a réduit de…30% l’allocation annuelle de la Fthb ! Par ailleurs, la tutelle est appelée, dans la même vision prospective, à augmenter la subvention accordée aux clubs de formation, à cautionner l’organisation, dans nos murs, de tournois internationaux d’envergure et, enfin, à user de tout son poids pour sauver les centres de formation qui se trouvent dans un piteux état. Et nous sommes persuadés que ces trois suggestions ne sentent pas l’odeur de l’impossible… à moins qu’on ne veuille pas investir dans l’avenir. A bon entendeur…

Mohsen ZRIBI

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