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Questions d’actu | Du travail précaire au travail décent

 

Au cours de ces dernières années, la crise économique et financière a mis à mal la sécurité de l’emploi, générant le travail précaire, et entraînant une hausse du chômage et un creusement des inégalités affectant les jeunes de façon disproportionnée. L’insécurité à laquelle ces travailleurs se trouvent confrontés entrave le développement de leur vie professionnelle et personnelle. Leurs chances d’atteindre un niveau de vie décent sont minces. 

Il faut se rendre compte, aujourd’hui,  des maux dont pâtit notre marché du travail  depuis plus d’une décennie.  La crise économique a révélé également la place critique qu’occupent certains métiers au sein de la société et que celle-ci peine encore à revaloriser à leur juste valeur.

Il est temps donc que les autorités réfléchissent à l’élaboration d’une stratégie nationale contre la précarité au travail qui se perpétue.

Cette problématique devrait être traitée radicalement, en révisant les méthodes de travail et en éradiquant définitivement le recours à la sous-traitance.

La lutte contre la propagation du travail précaire est devenue une priorité majeure.  Suite à son expansion et sa présence invasive dans quasiment tous les secteurs économiques, la présidence du gouvernement a annoncé, la semaine dernière, la décision d’interdire la conclusion de nouveaux contrats de sous-traitance dans le secteur public et d’annuler toutes les mesures qui sont en contradiction avec cette décision, notamment la circulaire 35 du 30 juillet 1999 relative à la sous-traitance dans l’administration et les établissements publics. Cette décision a été prise conformément aux instructions du président de la République et en application de l’article 46 de la Constitution.

Non à l’exploitation des personnes à travers le travail précaire et la sous-traitance, oui à des emplois d’avenir pour les travailleurs/euses des services publics. Dans ce contexte, le Chef de l’Etat affirme que l’emploi précaire et la sous-traitance sont « deux facteurs qui ne fournissent pas les composantes  d’une vie digne aux citoyens». Il a appelé, en effet, à la nécessité de mettre fin aux contrats à durée limitée dans le temps, car « le travailleur a droit à la stabilité et son droit naturel est que l’horizon soit clair.

Tout comme l’employeur a droit à la stabilité, les travailleurs ont également droit à la sécurité, à la stabilité et à des salaires équitables».

Au niveau de la sous-traitance, le chef de l’Etat a donné des instructions pour mettre fin à ce phénomène, parce que c’est « une forme de trafic d’êtres humains, un trafic de la misère des pauvres et de leur sueur. Alors pourquoi le travailleur ne reçoit-il pas son salaire intégral et équitable, alors que celui qui l’embauche reçoit plusieurs fois ce que le travailleur perçoit? Le travail est un droit pour tout citoyen, homme ou femme, et l’Etat doit prendre les mesures nécessaires pour le garantir sur la base de l’efficacité et de l’équité. Tout citoyen, homme ou femme, a également le droit de travailler dans des conditions décentes et avec un salaire équitable, comme le stipule le texte de la Constitution.

La sous-traitance n’est ni constitutionnelle ni acceptable selon aucune norme ».

La progression fulgurante du travail précaire constitue sans doute un des principaux défis. Elle n’est pas le fruit du hasard, mais elle est la conséquence manifeste à la fois des stratégies des entreprises et des politiques publiques. La résolution de ce phénomène doit se faire au niveau de  la régulation du marché du travail, afin de colmater les brèches qui permettent l’extension des formes de travail précaire.

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