Pour l’entraîneur Nabil Kouki plus que jamais sur la sellette et pour ses joueurs qui n’ont plus le droit à de piètres prestations et de mauvais résultats, un sursaut face au ST est impératif.
La grande déception et le début de colère des fans sfaxiens, après la fin du classico contre le CA par un nul, était compréhensible, voire légitime. Certes, on ne s’attendait pas à voir un grand CSS après une longue trêve de deux mois et un mercato hivernal plutôt timide, mais on espérait quand même un léger mieux et une petite marge de progression qui indiquent que l’équipe est sur la bonne voie. Rien de tout cela pour le moment et on est toujours à la case départ, forcés à se poser les mêmes questions. Avec cet effectif toujours modeste malgré la venue de Adel Bellamine et de Chawki Ben Khedher, avec ce 4-4-2 losange que persiste à adopter l’entraîneur Nabil Kouki sans qu’il ait les deux pièces maîtresses de la réussite de ce système (un régisseur de métier qui distille les dernières passes décisives dans les intervalles et deux bons finisseurs qui se complètent), le CSS a-t-il les moyens de renouer avec le sacre après 11 ans d’échec ou même une place en Ligue des champions ? On voudrait bien ne pas perdre espoir dès le départ, mais les deux points perdus à domicile dès la première journée du play-off avec un seul point de bonus au coup d’envoi ont tempéré l’ardeur des plus optimistes. Le deuxième match contre le ST au Bardo revêt donc pour Nabil Kouki et ses hommes une importance capitale. Seule une victoire pourra faire souffler un vent d’espoir dans le camp des Noir et Blanc. Nabil Kouki sait très bien qu’il joue gros dans cette confrontation avec les Stadistes et que son sort sera tributaire du résultat de cet après-midi.
Redistribution des rôles
Il a fait sans doute son mea-culpa après le classico raté qui a été vraiment la montagne qui a accouché d’une souris. Le baptême du feu de Adem Bellamine avec le CSS comme arrière droit n’était pas un bon choix. Ce joueur n’a pas la vitesse de transition d’un latéral qui se projette rapidement vers l’avant. Pour le match d’aujourd’hui, Kouki doit inventer autre chose avec un excentré qui sait bien défendre et apporter en phase d’attaque le soutien et le surnombre. A l’image de ce que fait Aziz Saihi sur le côté gauche. Le deuxième mauvais choix de Nabil Kouki a été le placement de Achraf Habbassi dans le poste de joueur station derrière la pointe de l’attaque comme meneur de jeu. C’est un joueur de chevauchées sur les couloirs qui peut élever le rythme. Ce pari qui n’a pas donné ses fruits sera aussi revu et corrigé pour trouver une meilleure formule. Waddhah Zaïdi peut être une solution pour plus de joueurs de percussion dans la surface de l’adversaire.
Le troisième reproche qu’il s’est fait, c’est à onze contre dix, au moment où il fallait avoir plus de jokers en attaque, il a fait des changements discutables, du poste par poste (sortie de Hazem Haj Hassen, Achraf Habbassi et Baraket Lahmidi et entrée de Youssef Becha, Diby Berenger et Aziz Sekrafy) comme pour défendre le nul. Cette carte de l’audace qu’il n’a pas jouée à Sfax, il sera obligé de l’utiliser en déplacement contre le ST pour convoiter un succès dont lui et les siens ont grand besoin. Avec les mêmes joueurs, mais avec un changement de placement des pions sur l’échiquier de départ et l’option pour un autre système de jeu, approprié à l’enjeu crucial du match de cet après-midi.