Le CSS ne peut plus se contenter de piètres prestations et de résultats peu probants. Seul un succès convaincant peut le remettre sur orbite.
Aucun entraîneur n’aimerait être ce soir à la place de Nabil Kouki sur le banc de touche du CSS pour cette dure empoignade de la troisième journée de la phase du play-off contre l’USM. Un match qui devra être celui du déclic tant attendu par les Sfaxiens pour chasser le signe indien et assouvir leur soif de parties époustouflantes et de grandes victoires. Une troisième mauvaise sortie avec un résultat autre que les trois points, haut la main, après les deux nuls blancs décevants contre le CA et le ST, serait l’échec de trop et la goutte qui ferait déborder le vase. Mais la mutation d’une équipe qui ne dispose que d’une bonne assise défensive, sans joueurs de qualité dans la transition et la construction, à une équipe au jeu technique plus fluide et une meilleure possession du ballon que l’adversaire et parvient à ouvrir des brèches dans sa défense, ce n’est pas une métamorphose facile qui peut être espérée sur un seul match. Selon les plus réalistes dans le camp sfaxien, en réponse à ceux qui appellent pour un changement d’entraîneur comme seule solution pour en finir avec cette image assez terne, on demande beaucoup, voire l’impossible à Nabil Kouki. Avec un effectif aussi modeste, sans joueurs piliers et gros calibres au milieu et en attaque, même Mourinho, Klopp, Ancelotti ou Guardiola n’auraient pu dégager un meilleur collectif qui séduit et qui gagne à tous les matches ! Toujours est-il que quels que soient les avis sur la question, il n’y a pas le moindre doute que ce match contre l’USM sera la dernière perche tendue par Abdelaziz Makhloufi à Nabil Kouki pour se maintenir à la tête des «Noir et Blanc» jusqu’à la fin de la saison
A quitte ou double
Que peut faire un entraîneur en sursis et sous forte pression dans un match aussi capital pour sortir indemne de cette terrible épreuve? Rien d’autre sans doute que de chercher la victoire du salut coûte que coûte. Le problème pour Nabil Kouki est qu’il a pratiquement fait tourner tout l’effectif et testé un tas de formules, surtout au milieu et en attaque, mais sans résultat. Il ne lui reste qu’à changer d’approche et de style et à jouer son va-tout dès le coup d’envoi. Il aura à trancher entre deux options. Soit le 3-5-2 avec une défense à trois (Ghram, Bellamine et Ben Khedher) en jouant haut avec le positionnement avancé des deux latéraux Ghorbel et Saihi pour gagner la bataille du milieu de terrain, soit une défense classique à quatre avec deux demis défensifs devant elle en position axiale pour mieux verrouiller derrière et donner une plus grande liberté de manœuvre au compartiment offensif. Avec une probable nouveauté qui est de jouer la carte Youssef Becha d’entrée et faire confiance à Waddhah Zaidi comme titulaire après en avoir fait un joker en cours de jeu.
Quel que soit le choix fait, la réussite des Sfaxiens dépendra aussi de la bonne lecture du jeu des Monastiriens et du décodage parfait des joueurs et du style de jeu de Lassâad Jarda. Dans un duel décisif entre deux équipes en panne de résultats et qui sera indécis jusqu’à ses dernières minutes, c’est celui qui gagnera la dure bataille tactique sur le terrain qui en sortira avec la plus grande bouffée d’oxygène après tant d’angoisse et de peine.