Une victoire clubiste dans 20 jours face au ST dissiperait les doutes, pour peu qu’en défense Cherifi ne manque plus un contrôle anodin qui a conduit au but de Rodrigues et que le gardien Moez Hassen anticipe le mouvement de l’attaquant qui file droit au but…
Moins flamboyant dès l’après-CAN, le CA a encore laissé apparaître ses limites récemment lors du derby face au leader. En clair, le CA a vécu une grosse désillusion en se faisant semer au classement, outre la gêne de plier face au frère ennemi. Cependant, après le déchantement en coupe de la CAF, Kbaïer fait actuellement face aux premiers doutes concernant sa méthode. Conséquence de la perte du match qu’il ne faut pas perdre, il va devoir maintenant trouver les ressources pour relancer son équipe et surtout faire en sorte que le groupe de joueurs ne forme qu’une seule et même entité. Bref, qu’il soit homogène, solidaire et uni, loin de la semaine d’avant-derby et le cas Hamdi Laâbidi, une tempête dans un verre d’eau que les tenants clubistes n’ont pas vu venir. Aujourd’hui donc, le CA accuse 7 points de retard sur le leader. Et au-delà du rang clubiste actuel, c’est la baisse de régime périodique qui interroge sur les limites de cette équipe, et plus particulièrement sur la méthode de son entraîneur. En clair, le staff technique semble à court de solutions pour empêcher l’essoufflement de sa formation. L’on note ainsi que lors du derby, les Clubistes ont bien appliqué leur habituel pressing tout terrain au cours de la première période. Des courses incessantes vers l’avant pour étouffer l’adversaire dans sa moitié de terrain et l’obliger à jouer long, et donc à rendre le ballon plus facilement. Mais on a très vite senti que l’effort n’était pas aussi coordonné que d’habitude, en phase 1 du championnat surtout et lors des matchs de la première partie de la phase des groupes de la C3. Surtout aussi, l’on a remarqué que le rythme retombe largement en seconde période avec un CA qui a eu un mal fou à repartir de l’avant. Ceci étant, cette impression de fatigue a déjà été observée cette saison et ce déclin physique doit être stoppé sans délais où le CA va s’écrouler bien avant que les dés soient jetés. Cela dit, les Clubistes n’en sont pas encore là. Il y a une marge d’amélioration par le travail et rien que le travail.
Usure mentale…
Ce faisant, l’autre axe de travail pour booster la performance du groupe et rester focus 90’ durant est en rapport avec le mental des acteurs du jeu. En clair, il semblerait que depuis la sortie peu glorieuse de la coupe de la CAF, l’hypothèse d’une certaine usure mentale serait cohérente. Là, peut-être qu’on en demande trop aux joueurs (ou pas assez) sur le terrain, avec un style apporté par Mondher Kbaïer qui inviterait au dépassement de fonction et donc au déséquilibre. Or, focaliser sur une tâche bien précise obligerait par contre à une concentration maximale de tous les instants. Bref, Kbaïer semble imposer une philosophie exigeante et épuisante dans un effectif à la rotation limitée. Au CA, depuis les passages de Lassaâd Dridi, Montasser Louhichi, Bertrand Marchand et Said Saïbi, l’entraîneur en chef s’est toujours reposé sur quasiment un même noyau de joueurs. Le CA marque donc le pas en cette fin d’hiver. Inquiétant ? Pour jouer le titre, le dernier revers peut contribuer à nourrir certaines inquiétudes, mais pour les places d’accessit, surtout pour le rang final qui mènerait à la C1, le CA ne peut que se porter candidat et ses chances sont pour le moment intactes. Aussi, outre la trêve qui tombe à pic, le CA va surtout voir son calendrier s’alléger puisqu’il n’a plus que le championnat et la Coupe de Tunisie à disputer. Bref, une victoire dans 20 jours face au ST dissiperait déjà les doutes, pour peu qu’en défense, Cherifi ne manque plus un contrôle anodin (qui a conduit au but de Rodrigues) et que le gardien Moez Hassen anticipe le mouvement de l’attaquant qui file droit au but…