Si face à la Croatie, Montasser Louhichi avait ses raisons de privilégier la sécurité, il est devant l’obligation de jouer l’attaque face à un adversaire loin d’être effrayant.
Au deuxième match, dans un tournoi même amical comme dans le premier tour d’une phase finale d’une compétition officielle, l’approche change. Il y a un paramètre important à prendre en considération qui est la valeur du deuxième adversaire à affronter. Pour le match de ce soir entre la Tunisie et la Nouvelle-Zélande, l’objectif sera le même : arracher la troisième place pour atténuer la déception de l’élimination en demi-finale.
Mieux outillés que l’adversaire
Mais contrairement à la rude empoignade en demie avec les redoutables croates, les rapports de force penchent pour Montasser Louhichi et ses hommes. Sur le papier, la Tunisie (41e mondial) part largement favorite face à la Nouvelle-Zélande ( 103e au classement FiFA). Mais ceci dit, n’oublions pas aussi que les «Kiwis» néo-zélandais ont vendu chèrement leur peau en demi-finale contre le pays hôte, l’Égypte, par le petit des scores (0-1) et de surcroît sur penalty. En football, ce qui fait du baume au cœur, c’est qu’une bonne prestation même avec certaines lacunes fait oublier un mauvais résultat et une élimination où le facteur chance a été déterminant. Reste au tandem Montasser Louhichi-Anis Boussaîdi de faire les bons choix au niveau du onze rentrant et de bien cogiter pour une gestion tactique impeccable des 90 minutes de jeu pour sceller le sort de la rencontre sans devoir arriver jusqu’aux tirs au but.
Côté choix, le bloc doit rester bien entendu compact, les lignes toujours proches les unes des autres, mais on doit, cette fois, jouer et presser haut et se doter des moyens de cette stratégie appropriée au statut de l’adversaire qui évolue en 4-2-3-1. Ce match est une bonne occasion pour tester une nouvelle formule d’attaque et un jeu plus séduisant avec des joueurs de pointe qui vont jusqu’au bout de leurs actions. Le compartiment offensif a besoin d’un attaquant de plus que le match précédent contre les Croates. Ce qui poussera Montasser Louhichi à passer d’une charnière à trois axiaux à une défense à quatre. Qui du trio Jelassi-Bronn-Haddadi sera sacrifié ? Au milieu, la formule Aissa Laidouni, Nader Ghandri et Mohamed Ali Ben Romdhane a formé une zone de sécurité satisfaisante mais aussi un bon relais pour une transition rapide défense-attaque. Le pion sacrifié en défense doit être échangé par un point avancé en pointe. Saifallah Ltaief mérite une chance de titulaire, car même s’il a raté un but tout fait, il a des qualités de dribbleur et de créateur d’espaces qui sont indispensables sur le couloir. Ce qui maintiendrait Elyes Achouri comme attaquant axial et ferait glisser Hamza Rafia sur le couloir droit. Faudrait-il pour autant une vraie pointe et un finisseur d’expérience pour ce match ? Seifeddine Jaziri et Haythem Jouini n’ont pas leur flamme et leur sens du but habituels et cela pose problème au niveau de l’efficacité devant les buts.