Dans le cadre de la préservation de la chanson traditionnelle, l’Institut de musique tunisienne a organisé une soirée musicale concoctée par une pléiade de professeurs émérites défenseurs du patrimoine musical tunisien afin qu’il ne disparaisse pas.
Dimanche soir, 24 mars, dans le cadre des nuits de la Rachidia « Tarnimet », l’Institut de musique tunisienne s’est métamorphosé en un véritable sanctuaire de la musique et tbooû, vibrant au son des mélodies envoûtantes et des récits séculaires. Sous la direction magistrale du maestro Nizar Abdelkefi, les illustres professeurs de l’Institut de musique La Rachidia et ses étudiants ont convergé, non seulement en tant que musiciens émérites, mais aussi en tant que défenseurs intrépides d’un héritage musical précieux. Chaque note, chaque inflexion vocale était une offrande à nos terroirs, une invitation à un voyage à travers les époques.
Guidée par la baguette experte du maestro, la chorale a navigué avec grâce et harmonie à travers les intrications des maqams très variés (hijaz, rast dhil, kordi, sika, mezmoum…), tissant un tapis sonore traditionnel. La technique impeccable des musiciens, alliée à la sensibilité artistique de Nizar Abdelkefi, a insufflé une nouvelle vie aux chansons traditionnelles, les parfumant d’une aura contemporaine tout en préservant leur essence authentique.
Le patio de la Rachidia était archicomble et arrivait à peine à contenir les spectateurs, très nombreux, captivés et ensorcelés par cette expérience sensorielle transcendante. Tantôt bercé par les voix, tantôt transporté par les mawawils, chaque spectateur était immergé dans un océan d’émotions. Il bougeait et dansait sur place et reprenait par cœur les chansons et leurs refrains. Chaque chanson devenait une histoire vivante, résonnant dans les cœurs et les esprits, unissant le passé et le présent dans une danse intemporelle.
Dans cette soirée mémorable à l’Institut de musique tunisienne, la musique traditionnelle a brillé de mille feux, illuminant l’âme de ceux qui ont eu le privilège d’y assister. C’était bien plus qu’un simple concert ; c’était une célébration enchanteresse de l’identité culturelle et de la passion musicale qui animent nos terroirs et qui a duré presque deux heures. Bravo Maestro pour votre amour du métier, bravo la chorale pour votre générosité de l’art et votre cohérence, on dirait une seule voix qui chante sur scène, bravo l’orchestre pour votre harmonie. On en redemande pour que la chanson traditionnelle ne meure pas.