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Patrimoine urbain : Le charme inaltérable du zoo du Bevédère

 

Pour tout citadin contraint de subir les conséquences néfastes d’une conjoncture stressante, le zoo offre une possibilité d’apprécier le charme et la beauté de la nature, tout en se divertissant par le simple contact avec les animaux et les oiseaux de différentes espèces.

Les enfants adorent le jardin zoologique… et pour cause! Ils trouvent dans ce lieu l’occasion de se défouler, se divertir et surtout se rapprocher des animaux dont ils prétendent la connaissance tout en ignorant la forme.

«Mon enfant de 4 ans était abasourdi en voyant pour la première fois les flamants roses, ces oiseaux de grande taille au magnifique plumage rose, aux longues pattes jumelées et au long cou souple», nous confie un visiteur.

Un autre visiteur tient le même discours en parlant de sa petite fille qui demeure pantoise devant ce gigantesque éléphant, en train de trimballer ses grosses oreilles tout en secouant sa trompe.

Hamed, un habitué du lieu, nous fait savoir qu’il vient presque tous les dimanches au zoo en compagnie de ses trois enfants : «Ils tiennent absolument à revoir les différentes espèces, nous dit-il, ils se réjouissent d’admirer de près le lion, ce maître incontestable de la forêt en train  de rugir dans sa cage ou les singes jouant les clowns».

Une dame, accompagnée de quelques gosses, profite de cette promenade pour donner un aperçu général sur les origines de chaque espèce d’animal visité : «Il faut bien joindre l’utile à l’agréable, nous précise-t-elle avec humour. Si les gosses viennent ici pour se rapprocher des fauves sauvages, alors autant les initier sur leurs modes de vie».

Institutrice de formation, notre interlocutrice organise occasionnellement des sorties avec ses élèves pour leur faire découvrir les charmes cachés de la nature. «A travers un zoo, l’enfant découvre un monde qui lui est tout à fait étrange. Au zoo, il découvre la vraie dimension de l’animal, lui qui s’est habitué aux formes standards suivies dans les chaînes TV».

Le mécontentement des écologistes

Le zoo a toujours fait l’objet d’un dilemme de la part des écologistes. Les fervents défenseurs des animaux désapprouvent la capture de ces fauves qui, du jour au lendemain, se trouvent contraints de s’adapter à un mode de vie artificiel, ces maîtres de la forêt qui, jadis, jouissaient d’une grande liberté, se contentant aujourd’hui de faire les va-et-vient derrière les grilles des enclos sacrifiant leurs vies pour le seul plaisir de l’être humain.

D’autres écologistes pensent que le zoo ne peut être considéré comme un simple lieu de détention des animaux.

Selon M.K., membre de l’Association tunisienne de la protection de la nature et de l’environnement, il s’avère nécessaire d’assurer tout d’abord les bonnes conditions de séjour, on doit préserver l’intégrité de l’animal vis-à-vis de sa psychologie, son environnement et vis-à-vis de l’être en tant qu’animal.

Les bêtes qui disposent de grands espaces situés dans des enclos propres et bien entretenus et qui se rassasient à leur faim, ne souffrent pas d’une quelconque maltraitance.

Faut-il signaler aussi que les  zoos ont rendu des services indéniables pour sauver les espèces condamnées à la disparition,à l’instar du jaguar ou la panthère d’Amérique? Pour citer l’exemple du zoo de Tunis, celui-ci a sauvé le buffle d’Ichkeul (Zamouss); de ce fait, ces lieux protègent les espèces rares et garantissent, dans une certaine mesure, leur prolifération.

Extension

Le zoo du Belvédère vient de connaître une extension; le nouveau parcours, issu des travaux d’extension du jardin, s’étale sur une superficie de trente-cinq hectares. La superficie globale du zoo sera de quarante-huit hectares; un bel espace pour abriter toute la faune sauvage.

Les nouveaux résidents : lions, lionnes, tigres et tigresses sont logés dans de vastes jardins clôturés. Les visiteurs peuvent apprécier la présence de ces fauves à travers une baie vitrée; un véritable régal pour les yeux.

Efforts continus

Le zoo du Belvédère nécessite un effort continu pour le maintien en vue de l’ensemble de la faune. Outre la nourriture, les animaux bénéficient de certains avantages liés aux soins, à la propreté et la surveillance des enclos.

Pas moins d’une trentaine d’agents et cinq vétérinaires sont à la disposition de ces «résidents» pour veiller en permanence à leur parfait état. Actuellement, le zoo compte cent vingt-deux espèces totalisant environ un millier de têtes (entre animaux et oiseaux).

Une tournée systématique de tout le zoo et un contrôle quotidien s’effectuent à l’ensemble des bêtes sans parler de la chirurgie osseuse et des traitements pour prévention des maladies: vaccin contre la rage, et contre leurs maladies propres.

Un effort appréciable qui fait du zoo du Belvédère un patrimoine collectif et un centre éducatif qui peut être sciemment exploité par les écoles, les établissements et les organismes culturels.

Civisme, quand tu nous manques

Comme tout autre lieu public, le jardin zoologique qui accueille quotidiennement des milliers de visiteurs n’est pas à l’abri des agissements irresponsables de quelques énergumènes qui, sur leur passage, sèment le désordre, arrachent les fleurs, cassent les plantes—bref ils saccagent tout; même les bêtes ne sont pas épargnées, quelques sots s’amusent à les exciter à coups de bâton aux risques d’être mordus !

Il est souhaitable d’augmenter le nombre de gardiens afin de préserver la tranquillité des bêtes et de dissuader les visiteurs sadiques et indisciplinés de se livrer aux actes de vandalisme et de destruction.

Aller au zoo pour se balader et se distraire, oui.

Aller au zoo pour arracher les plantes et taquiner les bêtes, non!

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