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BILLET : Savoir gérer l’abondance

Les autorités publiques son souvent confrontées à des problèmes épineux aussi bien lors de l’abondance de la production agricole que lors de la pénurie. Un tel état de fait a été vérifié récemment quand on a enregistré une récolte céréalière exceptionnelle dans les régions productrices, notamment au nord-ouest. Il s’est avéré, en effet, que de grandes quantités de céréales n’ont pu être stockées dans les délais impartis, vu le manque d’espace dans les silos. Il a fallu attendre l’intervention du chef du gouvernement et du ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, pour commencer à stocker les quantités restées en pleine nature et qui risquent de s’avarier en cas de pluie. Les agriculteurs ont protesté haut et fort contre cette situation qui se répète à chaque fois que l’on enregistre une bonne campagne céréalière. Ils ont manifesté également leur désarroi et leur inquiétude au sujet des quantités de blé entassées dans les champs.
Une telle situation interpelle les pouvoirs publics afin qu’ils prennent leurs dispositions bien à l’avance en mettant en place le nombre suffisant de silos en vue de stocker les céréales quelles que soient les quantités produites. A noter que la Tunisie importe régulièrement et depuis belle lurette une partie de ses besoins en céréales du marché international où les prix connaissent des fluctuations en fonction des quantités disponibles. Ces importations sont nécessaires suite au déficit de la production, devenu structurel. A la faveur de la campagne exceptionnelle de cette année, il est attendu un décroissement de l’importation, ce qui ferait gagner à la Tunisie quelques devises. Avec le fléchissement du dinar par rapport aux devises étrangères, l’achat des céréales est devenu plus cher. D’où la nécessité de compter davantage sur nos ressources locales en vue d’accroître la production et de réduire continuellement les importations.
Les agriculteurs ont dépensé des sommes faramineuses – à coups de crédits et d’avances sur campagne – pour parvenir à ces résultats satisfaisants et il n’est pas normal de perdre une seule graine de blé. Déjà, les incendies qui ont ravagé plusieurs champs céréaliers ont eu pour effet une perte de plusieurs quintaux de blé qui auraient pu aller aux minoteries et renforcer l’offre. Ces incendies constituent un vrai crime qui doit être sévèrement réprimé, une fois ses auteurs identifiés car il touche la sécurité nationale et alimentaire. Cependant, la gestion de l’abondance est toujours plus aisée que celle de la pénurie, mais il faut toujours prendre ses précautions bien à l’avance pour éviter les mauvaises surprises de la dernière minute, qui peuvent avoir des effets néfastes sur les consommateurs et sur le budget de l’Etat.

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