M. Kbaier doit désormais oser le changement pour espérer sortir de l’impasse.
Depuis sa victoire face à l’USM, le CA fait pratiquement du surplace avec une bien maigre moisson d’un point récolté après avoir défié l’EST et les Bardolais. Il faudra donc marquer d’une croix cette période de l’année, 30 jours précisément, une période qui s’inscrira peut-être comme celle où le CA a définitivement renoncé à la course au titre. Face au ST, la tâche n’avait pourtant pas l’air compliquée : battre les Bardolais à domicile. Facile ? Non, évidemment. Et en l’état, le Club Africain confirme ses difficultés actuelles, avec des efforts qui se sont avérés vains. La faute à qui donc ? La faute aux planètes qui ne sont pas alignées? La faute à la fatalité? La faute à un arbitrage accablant? La faute au plan de jeu adopté? Peut-être un peu de tout cela, mais rien ne sert de soupirer et de se lamenter quand le ballon n’a pas franchi la ligne de but. Laâbidi, Dhaouadi, Eduwo, Amri, privé d’un penalty incontestable, Meziani et Arfaoui ont beau se démener, aucune occasion digne de ce nom ne viendra couronner leurs efforts de succès.
Le conservatisme qui perdure
Les Clubistes ont donc raté le coche et manqué l’opportunité de recoller quelque peu aux basques du leader «sang et or». Et bien plus encore, puisque le onze de Mondher Kbaïer avait surtout la possibilité de lancer le sprint vers le précieux sésame continental. Samedi dernier, si les Clubistes y ont mis du cœur à défaut des ingrédients, ils ne réussiront pas à faire tomber la muraille stadiste qui prend méritoirement un point. Les coups de casque de Skander Laâbdi et d’Eduwo, les percées de Meziani (lancé sur le tard), les déviations de Dhaouadi, l’activité débordante de Khélil et l’intensité apportée par Arfaoui, rien n’y fit, aucune occasion nette ne fera chavirer le stade olympique de Radès et le CA ne fera finalement pas sauter la banque! Vers la fin, lors du money-time, le visage de Kbaïer en disait long sur ces deux points de perdus, conséquence d’un jeu stéréotypé et même figé par moments. Le match face au Stade n’a donc pas basculé et ça porte forcément un coup au moral pour un CA qui laisse encore de précieux points en route, alors que la mission, a priori, était dans les cordes. A présent donc, implacable vérité du terrain oblige, au play-off, l’on ne peut que constater le fait que le CA n’arrive plus à gagner. Sur ce, malgré tout, Kbaïer, en architecte patient d’un CA en reconstruction, pourrait à terme façonner une équipe à son image, un onze épuré, aseptisé même, lequel laisserait le beau jeu de côté pour favoriser un réalisme-opportunisme. D’ailleurs, pour revenir au pragmatisme, sur la feuille de match, le CA semblait pouvoir tenir la route avec des nuances et des mutations en attaque même si le conservatisme perdure au milieu et en défense. Il faut désormais oser. Oser aligner Yassine Dridi aux côtés de Khélil, lancer Garreb et Amri plus tôt, confirmer Meziani et Arfaoui, deux éléments indispensables dans le dispositif et, enfin, focaliser sur une meilleure harmonie défensive avec un Cherifi qui a besoin de souffler, Taoues qui ne fait pas l’affaire sur le flanc et Rami Bédoui qui doit retrouver sa place aux côtés de Skander Laâbidi. Pour conclure, l’on pense qu’en se remettant en question tant individuellement que collectivement, le CA de Mondher Kbaïer pourrait ajouter une corde à son arc, tout en s’en tenant toujours à ses fondamentaux.