Economie numérique

 

Premier accord bilatéral au monde sur l’IA

Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé un partenariat officiel sur la sécurité de l’intelligence artificielle (IA). Il s’agit du premier accord bilatéral au monde portant sur la technologie.

Depuis fin 2022, lorsque l’IA générative a pris le monde d’assaut avec le lancement de ChatGPT, les gouvernements de nombreux pays réfléchissent à réglementer la technologie tout en tirant profit de celle-ci. C’est l’objectif de la collaboration établie entre les États-Unis et le Royaume-Uni. Ainsi, la secrétaire américaine au Commerce, Gina Raimondo, et la secrétaire britannique à la technologie, Michelle Donelan, ont signé un protocole d’accord à Washington D.C. pour travailler conjointement au développement d’essais de modèles d’IA avancés. « Il s’agit du premier accord de ce type au monde. L’IA est déjà une force extraordinaire pour le bien de notre société, et elle a un vaste potentiel pour relever certains des plus grands défis du monde, mais seulement si nous sommes capables de maîtriser ces risques », a commenté Michelle Donelan. Le Royaume-Uni a pour ambition de devenir l’une des plaques tournantes de l’IA dans le monde. En février, le pays s’est engagé à investir plus de 100 millions de livres sterling pour lancer neuf nouveaux centres de recherche et former les régulateurs de l’IA à la technologie.

Dans le cadre du nouveau partenariat, l’Institut britannique de sécurité de l’IA (Aisi), créé en novembre, et son équivalent américain, vont échanger leur expertise et travailler sur la manière d’évaluer de manière indépendante les modèles. OpenAI, Google DeepMind, Microsoft et Meta se sont déjà engagées auprès de l’Institut britannique pour ouvrir leurs derniers modèles d’IA générative à l’examen.

« Nous savons tous que l’IA est la technologie déterminante de notre génération. Ce partenariat permettra d’accélérer les travaux de nos deux instituts dans tous les domaines afin de répondre aux risques liés à nos préoccupations en matière de sécurité nationale et à celles de notre société dans son ensemble », a indiqué la secrétaire d’État américaine.

Les deux pays ont pour ambition de mitiger les risques de l’IA, notamment au regard des élections et de la cybersécurité. De plus en plus d’experts alertent sur l’utilisation de cette technologie pour la diffusion de désinformation.

Actuellement, il n’est toutefois pas question de réglementer l’IA au Royaume Uni, tant le secteur évolue rapidement. Cette approche est en nette contradiction avec celle de l’Union européenne (UE). L’AI Act, qui devrait entrer en vigueur l’année prochaine, va poser un cadre strict aux entreprises qui développent des modèles d’IA, les forçant à respecter des règles selon les cas d’usage de leurs modèles. Aux États-Unis, l’encadrement de l’IA reste également modéré.

Meta va multiplier les étiquettes «Made with AI»

Meta renforce sa politique de signalement des contenus générés par IA. A partir du mois prochain, l’entreprise va étiqueter davantage de vidéos, d’images et de fichiers audio partagés sur ses réseaux sociaux.

Facebook, Instagram et Threads verront fleurir les étiquettes «Made with AI» à partir du mois de mai. Meta a en effet annoncé un renforcement de sa politique de signalement des contenus générés avec l’intelligence artificielle, suite à la recommandation de son conseil de surveillance. Ce dernier a recommandé de mettre à jour l’approche de Meta dans ce domaine.

Concrètement, les images, les vidéos et les contenus audio créés par de l’IA et postés sur les réseaux sociaux du groupe vont indiquer clairement leur provenance.

La politique de Meta concernant la manipulation des médias remonte à 2020 et elle n’est plus adaptée à la réalité du moment.

Ces étiquettes s’afficheront lorsque l’utilisateur ayant posté le contenu aura signalé la présence d’un contenu IA, mais aussi après le passage d’un fact checker, ou encore par le biais du système de détection de Meta. «Si nous déterminons que des images, des vidéos ou du contenu audio créés ou modifiés numériquement présentent un risque particulièrement élevé de tromper le public sur une question d’importance, nous pouvons ajouter une étiquette plus visible afin que les personnes disposent de plus d’informations et de contexte». Des étiquettes «Imagined with AI» avaient commencé à apparaitre en février sur les images photoréalistes générées par la propre IA de Meta. Par ailleurs, Meta supprimera le contenu, généré par IA ou par un utilisateur, s’il enfreint les politiques contre l’ingérence électorale, l’intimidation et le harcèlement, la violence et l’incitation à la violence. En février dernier, les grands noms de la tech ont pris l’engagement de lutter contre les utilisations malveillantes de l’IA générative pendant les nombreuses élections de cette année.

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