« Horriqa, horriqa ! », crient parfois les enfants en découvrant une méduse qui approche, prête à piquer ceux qui, par mégarde, la touchent, comme dans certaines autres contrées on crie : « Au requin, au requin ! ».
Un véritable cauchemar ! Se baigner dans la mer avec cette éventualité de plus en plus forte de se faire piquer par une méduse devient parfois très agaçant, stressant même et non moins dangereux. Triste réalité quand à une période bien déterminée de l’été, la prolifération de ces créatures marines simples gâche nos baignades.
« Horriqa, horriqa ! », crient parfois les enfants en découvrant une méduse qui approche, montrant ses filaments, prête à piquer ceux qui, par mégarde, la touchent. Et certains d’entre eux trouveront un malin plaisir à l’attraper sans se faire piquer. Cela rappelle ces fameux « Au requin, au requin ! » que l’on entend parfois dans certaines autres contrées.
« Horriqa» (celle qui brûle ou ortie) ou «Nochitta » (celle qui fait sursauter, comme le ferait un électrocuté) sont les noms populaires donnés à ce redoutable représentant de l’un des innombrables groupes des « cnidaires » (du grec ancien, qui veut dire ortie, ou urticant, appellation qui comprend également les anémones de mer et les coraux) dont le venin peut dans certains cas bien précis être mortel (100 décès en moyenne chaque année dans le monde et le chiffre est appelé à augmenter).
Selon les spécialistes, le nom « méduse », faisant partie au départ des éléments de la mythologie grecque, a été attribué par des savants de l’époque moderne à cet animal car ses tentacules en mouvement ressemblent à ces serpents qui grouillent sur la tête de Méduse. Une divinité qui possède le pouvoir de pétrifier tous ceux qui croisent son regard (d’où l’adjectif médusé).
Véritables envahisseuses des eaux de baignade, quand les conditions (climatiques ou autres) sont propices à leur multiplication, elles infestent alors les lieux, en masse, rendant ainsi ce loisir populaire et très prisé par les enfants, très dangereux sinon impossible.
Pour avoir vécu, il y a plusieurs années, la très désagréable expérience de la piqûre de la méduse et reçu son venin, je confirme le caractère très douloureux de l’incident et appuie ceux qui participent à la mise en garde des baigneurs, les enfants parmi eux surtout, contre les dangers de l’exposition à ces créatures.
Pourtant et selon les espèces, les méduses peuvent être belles à voir, surtout quand elles se déplacent. « Quindil al bah’r » (lampe de mer), le nom arabe de la méduse, renvoie bien cette réalité et qui illustre la forme en cloche de l’animal, appelée ombrelle.
La méduse se déplace selon un comportement qui lui fait gagner beaucoup d’énergie tout en lui permettant de parcourir de longues distances à la recherche de sa nourriture. Ainsi, elle contracte son ombrelle puis la relâche. Cela provoque une poussée de l’eau vers l’arrière qui permet de propulser la méduse vers l’avant.
« Aïe ! Elle m’a piqué ! »
Il arrive que malgré les précautions prises, l’incident survient. Il ne faut pas alors paniquer. Les spécialistes conseillent en se basant sur des études récentes et sérieuses de suivre le protocole suivant :
Eliminer d’abord « les filaments organiques (la partie irritante) avec une pince à épiler ou en réalisant un cataplasme avec du sable, à enlever délicatement à l’aide d’un bout de carton ou d’une carte en plastique (comme lors d’une épilation à la crème dépilatoire). Ensuite, rincer la zone irritée à l’eau bien chaude, mais pas bouillante (45°C minimum, 50°C idéalement et désinfecter soigneusement, de préférence avec de l’alcool » (voir : TopSanté.Com)
Et les spécialistes de préciser que c’est la chaleur qui est l’agent le plus efficace pour « désactiver » le venin des méduses en le décomposant. Il est donc inutile d’utiliser de la glace, croyant qu’elle va arrêter les sensations de brûlure et soulager la personne piquée.
D’autres « remèdes » comme le vinaigre, le sel fin, le miel, le savon, la mousse à raser, la pâte dentifrice, l’eau de javel et autres astuces sont donc à éviter, encore plus le fait d’uriner sur la lésion, ce qui pourrait aggraver ses conséquences.
A cause de plusieurs facteurs, les méduses sont devenues un phénomène inquiétant, lui-même révélateur de plusieurs problèmes écologiques majeurs. Inquiétant, étant donné, d’abord le caractère envahissant de leur arrivée dans les eaux de baignade et à cause ensuite de leur présence effective tout au long de l’été, et pour être précis de mai à octobre.
Selon les spécialistes, la prolifération des méduses est due, entre autres, à l’augmentation de la température de l’eau ainsi qu’à la diminution notable des populations de prédateurs (poissons, tortues marines et certains oiseaux).
C’est surtout la pêche intensive et le chalutage qui ont provoqué la diminution de la faune marine. La première en diminuant le nombre de poissons qui se nourrissent de larves de méduses et le second en détruisant la couverture végétale des fonds marins. Celle-ci est vitale pour la plupart des espèces animales marines car essentielle pour leur multiplication.
Foued Allani