Le documentaire en noir et blanc de 153 minutes suit Abderrahmane qui a fui la guerre civile en Libye en 2014, et Laly, originaire d’un pays d’Afrique de l’Ouest. Cela fait six mois que l’homme vit dans les Alpes, au nord de l’Italie, dans un ancien hôtel à gestion familiale, reconverti en centre d’accueil momentané pour demandeur d’asile. Dans la chambre en face de la sienne, vit Laly. Abderrahmane attend de passer devant une commission qui statuera sur sa demande d’asile. Il est prévenu : en vue de ce procès, il va falloir qu’il raconte son histoire détaillée.
Le Cinémadart Carthage présente, ce soir, à 19h30, l’avant-première tunisienne du documentaire «Géologie de la séparation», réalisé par la Tunisienne Yosr Gasmi, et l’Italien Mauro Mazzocchi. Le duo n’est pas à sa première collaboration car il a à son actif «Want to Go Mad, Raving Mad-L.E.N.Z», un long-métrage de fiction réalisé et produit en 2016.
«Géologie de la séparation», qui leur a pris 5 ans de travail, a fait sa première mondiale en janiver 2023 à l’Iffr (International Film Festival Rotterdam) retenu pour la Tiger compétition. La même année, il a été sélectionné, entre autres, à la compétition officielle du Fespaco (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou), à la compétition Ciné+ au FIDMarseille. Il a également remporté le prix Docpoint lors de sa première italienne à la Cinémathèque de Bologne en compétition nationale italienne au Biografilm Festival.
«Il y a presque une année, ce documentaire fut présenté à Gabès lors du Gabès Cinéma Fen. Il avait alors remporté le premier prix du jury, mais aussi le précieux prix de l’atelier de critique. Le souvenir de la rencontre est vif, l’émotion aussi», note Yosr Gasmi en annonçant ce rendez-vous tunisien.
Cette dernière a fait ses études de lettres et de littératures comparées à l’ENS de Tunis puis à la Sorbonne pour finalement se diriger vers le cinéma. Mauro Mazzocchi, quant à lui, a fait des études en théâtre et en philosophie.
Le documentaire en noir et blanc de 153 minutes suit Abderrahmane qui a fui la guerre civile en Libye en 2014, et Laly, originaire d’un pays d’Afrique de l’Ouest. Cela fait six mois que l’homme vit dans les Alpes, au nord de l’Italie, dans un ancien hôtel à gestion familiale, reconverti en centre d’accueil momentané pour demandeur d’asile. Dans la chambre en face de la sienne, vit Laly. Abderrahmane attend de passer devant une commission qui statuera sur sa demande d’asile. Il est prévenu : en vue de ce procès, il va falloir qu’il raconte son histoire détaillée. «Laly est passée deux fois devant la commission, bientôt il aura la réponse de l’Italie, de l’Europe. “Au nom du peuple italien”, il devra partir. Laly ne le sait pas encore, mais bientôt il y aura les frontières italo-françaises et ses montagnes géantes d’où on entend jaillir parfois un cri strident : une élégie, laquelle traverse les territoires disloqués de la migration, ceux qui séparent le sud du nord, le ciel de la terre. Et dans cette histoire de l’œil si humaine, apparaît en arrière-plan, la tragédie du sol originaire, celle de la Pangée ou de la séparation», lit-on encore dans le synopsis.