«Un intérêt particulier sera accordé aux plus de jeunes lors de cette édition de Filt. Des travaux ont été réalisés sur la rédaction de contenus qualitatifs et multiples à destination des enfants d’âge préscolaire jusqu’à ceux de 18 ans», avait souligné lors d’une conférence de presse le directeur de l’édition, Mohamed Salah Kadri.
Annonçant dans ce sens la programmation de 280 ateliers entre programmes interactifs et sessions d’éducation numérique, le tout en coordination avec de nombreuses institutions et strurctures étatiques à l’instar de le ministère des Technologies de la communication, le Centre national d’art de la marionnette, le Centre national du cinéma et de l’image (Cnci), le Centre national de l’informatique pour enfants (Cnipe) et autres privés. Il était prévu cette année, selon les dires du Kadri, d’accorder plus d’espace aux activités liées au domaine de la technologie et du numérique avec des ateliers innovants et créatifs, entre autres, autour de la réalité virtuelle, la réalité augmentée et des programmes de sensibilisation.
Nous avons assisté à une journée d’ateliers pour voir ce qui est réellement sur le terrain en nous mettant dans la peau de nos enfants et jeunes le temps d’une journée à la Foire au gré des activités qui leur sont destinées.
Dans ce programme jeunes, la Filt tient à l’implication de différentes régions du pays représentées par les délégations régionales à travers leurs bibliothèques publiques et autres clubs et centres culturels. Il était près de 11h00 quand nous sommes arrivés, cela a coïncidé avec l’arrivée de différents groupes d’élèves qui commençaient à investir avec leurs éducateurs les lieux. Dans l’espace alloué aux activités culturelles et autres animations, les organisateurs et les participants qui, ce jour, venaient du gouvernorat de Jendouba, commençaient à s’installer. En effet, chaque jour la Filt accueillait des groupes de différents gouvernorats qui présentaient leurs ateliers et autres spectacles.
«Outre l’espace des marionnettes qui propose des mini-spectacles, le stand du Centre national de l’informatique pour enfants (ministère de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Personnes âgées) et le «Film Box» du Centre national du cinéma et de l’image, les autres ateliers de théâtre, de dessin, de lecture, de culture numérique, etc, varient selon les participants», affirme la coordinatrice générale Zoubaida Boualleg. Le Centre national de l’informatique pour enfants, qui occupe un grand espace, a tenu durant cette édition — en réaction à la récente affaire qui a secoué l’opinion publique liée à un prédateur pédophile qui s’est attaqué à de jeunes enfants tunisens—à sensibliser les jeunes et les parents sur la cybercriminalité en proposant les moyens de s’en prémunir.
Leurs sacs de livres fraîchement acquis dans les mains, les enfants virevoltaient d’un coin à l’autre dans l’attente de se fixer dans un des ateliers qui ne semblaient pas les intéresser outre mesure. Un groupe était déjà installé dans l’espace dessin, un autre autour d’un marionnettiste, et dans l’espace de théâtre un autre groupe se préparait pour un spectacle. Pas loin, une curieuse «grande boîte noire» attirait la curiosité de tous et de toutes. Il s’agit du «Film Box» du la Cnci, un box de projection avec 8 chaises et un programme quotidien de films. L’espace consacré à ces différentes activités, qui est en open espace, n’aide pas à leur bonne tenue, car accueillant de nombreux enfants qui, ce jour-là, peinaient à se fixer dans un des altiers par manque de places mais aussi d’intérêt et il faut le dire rien n’était fait pour justement susciter cet intérêt : le contenu de certains ateliers laissait à désirer surtout ceux en rapport avec le numérique, les conditions de leur présentation aux enfants aussi, ajoutons à cela l’agitation qui régnait dans les lieux et l’obligation de les tenir en parallèle par faute de temps… Bien entendu, il n’est pas question de faire aucune lecture dans une telle configuration.
Dans ce joyeux désordre, un bon nombre d’enfants, bon gré mal gré, ont fini par rejoindre progressivement l’espace théâtre pour assister à une petite pièce sur l’habit traditionnel tunisien proposée par la bibliothèque publique de Tabarka. Un groupe de trois garçons se plaignait de ne pouvoir profiter du «Film Box»…
Tout cela est à notre sens insuffisant et manque terriblement de consistance et de créativité. Nos enfants, dont ceux qui sont venus de très loin, méritent beaucoup mieux, en l’occurrence un espace mieux adapté, un contenu mieux réfléchi et à l’écoute de leurs besoins.
En dehors de cet espace et à travers les différents stands, d’autres activités sont proposées aux plus jeunes à l’instar de celles du pavillon de la Fondation Abdelwaheb Ben Ayed (Faba, partenaire dans l’organisation de cette édition), qui arborait une décoration ludique et de belles installations réservées aux différents ateliers destinés aux enfants. Ce jour-là et comme tous les autres, il était question d’ateliers de bande dessinée, de confection de marques pages, de marionnettes et de théâtre avec le livre comme point de départ et comme matériau.
D’autres enfants continuaient d’affluer, certains seront déçus par les activités proposées mais ils trouveront sûrement consolation auprès du livre. Car un bon livre ne déçoit jamais.