Ulcérée par la campagne de dénigrement et le mauvais procès que lui font les deux autres listes pourtant validées, la liste de Mohamed Wassef Jlaiel est passée à l’attaque en déposant deux dossiers de recours dont l’un conteste les candidatures acceptées de ses adversaires.
Le verdict de la Commission nationale d’appel concernant le recours introduit par la liste de Mohamed Wassef Jlaiel contre la décision en première instance du Comité électoral indépendant du rejet de cette liste, tout en validant la candidature de Jalel Ben Tkaya et de Zied Tlemcani, n’a pas été prononcé comme prévu samedi. Déposé vendredi, dernier délai après la notification de la décision, ce recours en appel ne s’est pas arrêté au rejet de la liste, mais a aussi contesté la validation des deux autres listes pour «infraction grave du Comité électoral indépendant à son communiqué du 15 avril basé sur une recommandation de la Fifa de ne prendre en considération pour justification des 4 ans d’affilée d’exercice au sein d’un ou plusieurs clubs que la base de données des dossiers d’engagement déposées en leur temps à la Fédération.
«Les listes de Jalel Ben Tkaya et de Zied Tlemcani ont, en effet, mené une campagne virulente dans les médias contre cette recommandation et ont mis le Comité électoral indépendant sous forte pression pour le pousser à ne pas appliquer cette règle de procédure à leurs yeux imposée arbitrairement. Elles ont fini par obtenir gain de cause et obtenir leur billet pour les élections du 11 mai.
Griefs et vifs reproches
«C’est un passage en force juridique qui n’est pas de bonne guerre», selon l’avis de la liste rejetée de Mohamed Wassef Jlaiel. Pour Maher Ben Aissa, «le vice-président de la liste écartée de la course, le président du Comité électoral indépendant, Ahmed Kandara, a signé son propre désaveu en validant les deux listes le 24 avril sans tenir compte de son communiqué de clarification du 15 avril.
Cette décision de première instance controversée au point de paraître suspecte a «saboté, toujours selon Maher Ben Aissa, l’accord implicite de n’introduire en appel que les recours concernant le rejet d’une liste et de ne pas l’étendre comme lors des élections du 9 mars à la contestation des listes concurrentes. Leur campagne de harcèlement n’a pas pris fin même après l’annonce d’une décision qui leur était favorable», constate-t-il. «Ils ont repris leur place dans les plateaux pour faire le procès de notre liste et mettre cette fois la pression sur la Commission nationale d’appel pour valider la décision de nous exclure de la course.
Ce n’est pas digne de leur part ni un acte de fair-play. Nous ne pouvons pas rester quand même les bras croisés, sans réaction, sans volte-face devant cette dérive et ce dérapage dans la règle de conduite du processus électoral». Dans son recours, avec un réflexe devenu offensif après avoir été seulement défensif, la liste de Mohamed Wassef Jlaiel a donc décidé de ne pas y aller de main morte et de remettre en question tout le processus d’examen des candidatures.
Un tournant qui va mettre le président et les membres de la Commission nationale d’appel sur des charbons ardents. Les deux jours d’examen de ce double recours se sont terminés hier dimanche.
Un faux combat
Même si la décision tant attendue sera définitive et exécutoire, les deux listes de Jalel Ben Tkaya et Zied Tlemcani brandissent déjà la menace d’aller au TAS même si la validation de leur candidature est maintenue avec la validation de la liste de Mohamed Wassef Jlaiel.
Ont-elles une peur bleue du verdict des urnes le 11 mai ou est-ce une manœuvre de leur part pour déstabiliser et affaiblir un adversaire qui pourrait piocher mieux qu’elles dans le réservoir électoral ? Pourquoi ne feront-elles pas confiance à leurs projets de fond pour l’emporter plutôt que cette bataille de procédures et de contre-procédures qui n’augure de rien de bon ? Le vote de confiance des associations membres, ça se gagne dans la dignité et la sobriété. Pas avec les faux combats et les mauvais procès.