Outre la journée dédiée à la sensibilisation et à la formation du personnel et des patients, la direction de l’hôpital et les différentes institutions et associations partenaires s’attellent à un contrôle et une sensibilisation continus dans les différents services de l’hôpital.
A l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’hygiène des mains, une journée de sensibilisation et de formation au profit du personnel médical et para-médical a été organisée hier à l’hôpital Charles-Nicolle à Tunis, en présence de plusieurs responsables du ministère de la Santé. Les patients ont également profité des actions de sensibilisation à travers une campagne d’information lancée par la direction générale de l’hôpital qui a dressé une tente abritant plusieurs activités dont l’animation à l’entrée de l’hôpital. Le personnel de l’hôpital était sur place pour donner aux patients toutes les informations sur la question de l’hygiène des mains et son impact sur la santé des différents acteurs dans cet établissement hospitalier au cœur de la capitale.
La directrice générale de l’hôpital Charles Nicolle, Souad Sedraoui, a insisté, lors de son intervention à l’ouverture des ateliers de formation au profit du personnel, sur l’importance d’impliquer les patients dans ces efforts de prévention, rappelant la pandémie de Covid-19 et l’adhésion obligatoire des patients à la prévention de la propagation du virus dans leurs environnements respectifs grâce notamment au lavage des mains et au maintien d’une bonne hygiène des mains pour stopper la propagation de ce virus. Elle a aussi indiqué que les ateliers de formation sont ouverts au profit de tout le personnel médical et paramédical, outre celui de l’hôpital. «Nous accordons une importance capitale à ces efforts de sensibilisation du personnel, toutes catégories confondues, afin d’avoir une très bonne hygiène des mains dans les différents services de l’hôpital. D’où tout un système de sensibilisation et de contrôle continu en la matière dans tous les services hospitaliers de notre institution. Nous effectuons une évaluation permanente des résultats afin de développer nos méthodes et garantir la qualité optimale de l’hygiène des mains, l’un des vecteurs principaux de transmission des microbes et virus entre patients et personnels médical et paramédical, ainsi qu’à l’environnement extérieur de l’hôpital. A travers les différents ateliers, nous avons concocté les différentes étapes et méthodes à suivre par le personnel exerçant pour avoir une totale adhésion aux bonnes pratiques en matière de l’hygiène des mains et de l’hygiène globale», conclut-elle.
Lors de la matinée d’information, des citoyens, intéressés par le sujet, n’ont pas hésité à demander au personnel présent des explications. Des questionnements dûment répondus et des fiches pratiques et flyers informatifs ont été distribués. Il est vrai que l’implication des citoyens et notamment des patients joue un rôle important dans de telles campagnes de sensibilisation.
Les bonnes pratiques pour tous
Rebondissant sur ce volet, Alya Jebri, chef du service d’anesthésie-réanimation et responsable de l’équipe Prévention et contrôle des infections à l’hôpital Charles-Nicolle, a elle aussi mis en avant l’importance de la sensibilisation du patient.
C’est que d’après elle, il doit être impliqué dans ces efforts de prévention des infections puisqu’il est un maillon important dans cette chaîne de transmission. Et d’ajouter: «Cette journée a été décrétée, il y a quelques années, Journée mondial de l’hygiène des mains par l’Organisation mondiale de la santé, et à l’hôpital Charles-Nicolle, ayant conscience de l’importance de son message on la célèbre chaque année. Pour cette année, nous avons choisi de la célébrer le 6 mai, puisque le 5 mai tombe un dimanche, alors que nous avons inclus le patient dans cette campagne de sensibilisation. Nous avons opté pour un élargissement de notre champ d’action lors de celle campagne pour sensibiliser le plus de personnes possibles. Et le patient est effectivement impliqué dans les efforts de prévention des infections, outre le personnel médical et paramédical. Nous avons commencé, aujourd’hui, par une journée portes ouvertes à l’entrée de l’hôpital pour sensibiliser le maximum de personnes à une bonne hygiène des mains et je ne vais pas dire le lavage des mains seulement. En partie, on se base sur les méthodes de lavage et d’application des solutions hydro-alcooliques. De même, on explique l’importance de cette hygiène des mains pour éviter la transmission de germes et autres, pas seulement aux patients mais à toute la communauté. Pour ce qui est de la deuxième partie de la journée, nous avons concocté six ateliers de formation avec différentes méthodes dont les simulations virtuelle et pratiques et ce pour le personnel médical et paramédical. Nous avons organisé avant cela des conférences avec des messages clés autour de ce qui est à retenir et qui existe dans des procédures appliquées déjà à l’hôpital et dans des fiches techniques affichées dans tous les services. Mais à travers ces ateliers dont les techniques sont innovantes, notamment des jeux et des simulations, nous avons voulu vérifier ce qui est fait et corriger s’il y a des erreurs persistantes, et surtout rappeler l’importance de cette hygiène des mains auprès des différents personnels de l’hôpital».
Formation et évaluation en continu
Pour Jabri, l’organisation des efforts et le rappel des procédures sont importants dans cette perspective de prévention, et c’est la démarche qualité qui importe le plus pour maintenir ces bonnes pratiques au vu des différents changements qui peuvent être opérés avec du personnel qui change, des responsables qui font la rotation, etc. Le but d’après elle est que ces bonnes pratiques deviennent une seconde nature chez, le personnel médical et paramédical. Jebri a indiqué que pour cela l’hôpital Charles-Nicolle a opté pour un système de contrôle et de formation continue à travers tous les services. «L’année dernière, nous avons formé plus de deux cents personnes parmi le personnel et les surveillants de l’hôpital, explique-t-elle.
Et c’étaient des formations ciblées dans chaque service, outre la formation continue pour tout le monde. Ce programme est annuel et nous prenons des sujets d’actualité.
Puis l’équipe de prévention et contrôle des infections dont je suis responsable fait le suivi des méthodes et des pratiques dans tous les services avec des formations ajustées selon les besoins et les changements des bonnes pratiques. Il y a tout un travail de coordination et de terrain pour faire cela. Cette équipe a été montée depuis 2022, et nous restons dans la continuité avec une équipe plus structurée comportant actuellement une infirmière et deux techniciens de l’hygiène sous ma responsabilité et nous avons dix référents dont un dans chaque service hospitalier. Chaque année, toute une évaluation se fait et on en dégage un plan d’action complet selon les priorités de l’institution et l’axe hygiène y est toujours une priorité», conclut Jebri.