Portée par une équipe de passionnés, cette manifestation offre un espace de projection et de diffusion dans une ville qui, malgré son grand potentiel, est restée longtemps à l’écart de toute initiative culturelle.
Après une première édition encourageante, surtout par rapport à l’accueil du public, les rencontres cinématographiques de Menzel Temime au Cap Bon reviennent pour une deuxième édition du 17 au 22 août.
L’initiative est celle d’un groupe de cinéphiles de moins de trente ans, entre autres, Chaima Chorfane, Eya Ben Sassi, Beya Mejri, Ethir Touati, Fatma Ben Sassi et Oussema Ben Sassi (L’auteur de l’excellente affiche de l’événement) qui, depuis 2014, ont commencé par organiser différents événements au sein de la Maison de jeunes Rid’arts à l’instar du «ciné right» et autres projections dans le cadre de leur ciné club. Encouragé par la directrice des lieux, Hajer Ridene, ils ont eu l’ambition de lancer un festival cinématographique local. Ce ne fut malheureusement pas évident pour ces jeunes de se procurer les fonds nécessaires, se heurtant surtout au manque de soutien des institutions publiques (pas de subvention du ministère des Affaires culturelles). Et c’est dans l’associatif qu’ils ont fini par trouver un minimum de soutien. «Cela a été vraiment dur pour nous d’organiser ces deux rencontres. Pour cette deuxième édition, deux de nos partenaires se sont désistés un mois avant la date prévue pour l’ouverture. Nous avons tout de même décidé de tenir bon et de faire avec les moyens du bord», nous a confié la directrice du festival, Chaima Chorfane, lors d’une conférence de presse à laquelle malheureusement nous étions le seul média présent.
Entre autres partenaires cette année, la Cinémathèque tunisienne s’associe à cette jeune manifestation par une sélection de films d’animation et l’organisation de deux ateliers de stop motion et d’analyse filmique destinés aux enfants. Ce programme jeune est la nouveauté de cette deuxième édition. Un autre atelier de stop motion sera dédié aux collégiens et s’inscrit dans le cadre du programme Génération Ciné.
Toujours pas de compétitivité, un choix de l’organisation qui estime que le plus important dans ce genre d’événements est la rencontre et le partage qui s’instaurent entre cinéphiles, cinéastes et autres néophytes.
Différentes projections de films nationaux et internationaux sont au menu avec deux séances quotidiennes abritées par la salle de cinéma Cinéstar et la maison de la culture Rid’art proposant une sélection variée de courts et longs métrages alliant fiction, documentaires et autres propositions expérimentales. Pour l’ouverture l’on prévoit une sélection de courts métrages signés par des réalisatrices du monde arabe. La clôture se fera, entre autres, avec la projection des projets des différents ateliers.
Portée par une équipe de passionnés, cette manifestation offre un espace de projection et de diffusion dans une ville qui, malgré son grand potentiel, est restée longtemps à l’écart de toute initiative culturelle. Il est donc plus que nécessaire d’encourager, de soutenir et d’encadrer ces gens. Qui malgré le manque de moyens, portent en eux ce projet et sont déterminés à le mener jusqu’au bout de ses ambitions.