Rien ne sert de verser dans un pessimisme exagéré. Le tableau n’est pas aussi noir. Les chances de sauver notre football sont réelles.
De retour d’Afrique du Sud après avoir veillé lui-même sur les plus petits détails du match contre la Namibie, Wassef Jlaïel va avoir bien du pain sur la planche et s’attaquer à un autre chantier non moins important : une bonne fin de championnat, toutes divisions confondues . Même s’il avait espéré les trois points contre les Braves « Warriors » namibiens, ce n’était pas quand même la grande déception malgré la mauvaise prestation car, avec le nul, l’équipe de Tunisie a gardé sa première place avec 10 points et ses chances de qualification sont toujours intactes. Même si notre prochain adversaire pour la 5e journée du 17 mars 2025, le Libéria, est toujours dans notre rétroviseur avec 7 points et seulement trois longueurs de retard. Avec sa défaite contre la Guinée équatoriale, le Malawi est resté à 6 points et ne constitue plus une grande menace. Avec tous ces résultats réunis, même si les Aigles de Carthage n’ont pas été au meilleur de leur forme en ce mois de juin, ils ont quand même réussi à sauvegarder le strict minimum et à sortir indemne de cette période de transition entre deux saisons, difficile pour les joueurs à plus d’un égard.
Bonnes nouvelles de Lausanne ?
L’heure ne peut être donc qu’à l’optimisme et non pas à la peinture noire du tableau. Les indices sont assez favorables. Après avoir accordé au Bureau Fédéral une deuxième prolongation de rester en exercice jusqu’au 15 juillet, la Fifa a délivré, dans la foulée, une autorisation pour la Commission nationale d’appel, organe juridictionnel important en cette fin de saison avec un tas de dossiers décisifs sur la table, pour reprendre sa lourde tâche et trancher sur tous les recours qui ont été introduits et restés en suspens. Mardi 11 juin a été une journée chargée pour cette commission qui a commencé par le plus facile en ramenant la sanction de huis clos de 2 matches pour l’EST et pour l’ESS à un match, tout en maintenant la sanction financière infligée à 7.500 dinars.
Ce n’était pas, certes, très conforme aux textes actuels en vigueur du Code disciplinaire où il n’ y a pas de sanction de huis clos d’un match, mais c’était plus pour apaiser le climat et atténuer la colère des clubs privés de grandes recettes au moment où elles ont le plus besoin de fonds pour terminer la saison et se préparer aux exigences financières des compétitions africaines. Les verdicts dans d’autres dossiers même aussi brûlants, tels que les recours du SRS contre le FC Mdhilla dont dépendra le sort de CS Redeyef et de l’ES Bouchemma pour l’accession et les barrages en Ligue 3, de l’ESJ contre l’ASG devenu d’aucune utilité pour la Zliza après l’accession de l’ESZ en Ligue 1, ont été reportés au 18 juin. Seul le dossier épineux opposant le CSS à l’EST concernant le nombre obligatoire de 7 joueurs tunisiens sur le terrain a été renvoyé au 25 juin. Avec l’espoir qu’il ne sera lui aussi d’aucun intérêt pour les deux équipes au terme des deux dernières journées du championnat. Même si, entre-temps, a surgi la polémique de la date de la Supercoupe arrêtée au 28 juin et que le CSS refuse catégoriquement. Tous ces remous de fin de saison ont fini par convaincre la Fifa de la nécessité d’installer au plus vite un Bureau Fédéral élu et d’abandonner apparemment l’option pour un comité de normalisation provisoire. C’est que nous souhaitons nous aussi pour sortir rapidement de l’impasse et du vide et organiser dans les plus brefs délais des élections plurielles qui feront naître un Bureau Fédéral maître de ses choix pour commencer une nouvelle ère.
Un nouveau staff pour la sélection: une urgence absolue
Pour la sélection, nous n’avons plus le temps et le droit d’attendre davantage. Les mois passent vite et les grandes échéances et aventures vont se succéder. Wassef Jlaïel doit revenir sur sa décision de reporter le choix d’un nouveau staff technique pour l’équipe nationale à une date ultérieure, jusqu’à l’élection du nouveau Bureau Fédéral. Ce serait jouer avec le feu. L’intérim assuré par le duo Montasser Louhichi- Anis Boussaîdi est terminé. Pas avec le grand succès et la grande euphorie escomptés mais le choix de Wassef Jlaïel sur ce tandem n’a pas été un pari perdant sur toute la ligne au vu des 4 points engrangés en deux matches décisifs dans le parcours des Aigles. La balle est aussi dans le camp du directeur technique national, Belhassen Malouche, rappelé essentiellement pour ce dossier et du ministère de la Jeunesse et des Sports pour accélérer la procédure de ce choix. La politique du moindre coût financier et du moins-disant a montré ses limites, ses dangers et ses dérives. Il va falloir consentir et dépenser plus pour avoir un staff technique national à la hauteur, capable de couper avec des années de tâtonnement et d’instabilité qui ont empêché une vraie politique de refondation de l’identité de jeu de la principale vitrine du football tunisien pour la recherche de cet équilibre longtemps introuvable entre obligation de résultat mais aussi obligation de manière.