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Ramener les jeunes désœuvrés au service national

Editorial La Presse

 

Il  fallait bien rappeler aux  jeunes la loi qui concerne le service militaire ! Il était temps puisque les jeunes Tunisiens n’ont pas seulement déserté  le service militaire, mais certains d’entre eux semblent même avoir oublié son existence.

Rappelons que lors de la plénière consacrée mardi 13 février 2024 à la défense, les élus n’ont pas hésité à faire des propositions de toutes sortes. Ainsi l’élu Nabil Hamdi de «La voix de la République» a affirmé que les «rafles» manquent au peuple. «Avec tout notre respect pour les droits de l’homme, quand il s’agit du devoir national, il n’y a plus de droits», a-t-il souligné. Moez Ben Youssef de «Amana wa Amal» a, de son côté, estimé qu’une école militaire devrait être créée dans chaque gouvernorat et que l’éducation militaire devrait être une matière enseignée. «Nous voulons un citoyen un peu entraîné au maniement des armes, pourquoi pas, dans ce monde en pleine mutation, nous ne savons pas ce qui peut arriver» a-t-il ajouté. 

L’article 31 de la loi sur le service national de 2004 dispose que «le citoyen qui ne se présente pas pour régulariser sa situation vis-à-vis de la loi, au sens du paragraphe premier de l’article 2 et des articles 17 et 20 de la présente loi, est en infraction conformément à l’article 66 du code de justice militaire». Ledit article prévoit une peine de prison pouvant aller jusqu’à un an.

Pourquoi nos jeunes désertent-ils  le service national ? Cette désaffection est due, selon le contre-amiral Soussi, à une ignorance de la loi. La loi, a-t-il expliqué, permet aux jeunes gens de régulariser leur situation soit temporairement par un ajournement, soit définitivement par la conscription ou l’exemption. Mais notre armée, qui constitue réellement un fleuron national apprécié par le peuple et à chaque fois solidaire avec lui dans les catastrophes naturelles, revisite toujours ses registres et tente de moderniser ce service militaire. Ainsi dernièrement, l’accent a été mis sur  une nouvelle vision du service militaire en adéquation avec la réalité économique et sociale du pays.

Cette  nouvelle approche s’appuie sur une nouvelle législation plus diversifiée et plus flexible dans l’exercice du service national. Parmi les spécificités de cette nouvelle vision, figurent notamment la proximité du lieu de résidence, le choix du type de service, la simplification des mesures administratives et la numérisation.

Tous ces efforts sont à saluer et les jeunes qui sont encore étudiants, «soutien de famille» ou sujets à exemption sont faciles à convaincre et ont un certain degré de conscience du service national. Mais comment ramener tous ces jeunes désœuvrés, en butte à la déviance, à s’acquitter de ce noble devoir ?

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