Simonide a dit un jour «La poésie est une peinture parlante et la peinture une poésie muette». Aussi à l’aise avec les mots qu’avec les pinceaux, Mariam Garaali incarne bien cette métaphore. Pour elle, la toile et le papier se confondent par leurs qualités et leurs effets. Ces deux langages esthétiques ont toujours fait vie commune, s’allient et se complètent, reliés par le fil de l’inspiration.
Professeur de sciences de la vie et de la terre, actuellement à la retraite, elle est d’abord poétesse avec quatre recueils à son compte : «Comme nos pluies seront parfumées» paru en 2017, «Toiles de mes jours, étoiles de mes nuits» en 2019, «A la rencontre de nos vagues» en 2021 et «Fragrances de mon âme» en 2023. Mariam Garaali y aborde des thèmes variés allant du ressenti individuel à la souffrance humaine dans une dimension plus large, nous faisant partager les fluctuations de son âme tantôt tourmentée, tantôt apaisée. Elle est également membre de l’Union des écrivains tunisiens et du Parlement des écrivaines francophones. Elle a participé à de nombreux ouvrages collectifs de poésie ou de prose dont le dernier «De grâce, anthologie de poèmes inédits dirigée par Suzanne Dracius», publié en mai 2024.
En parallèle avec sa carrière d’autrice, Mariam Garaali est artiste plasticienne, spécialisée dans les techniques mixtes, le collage et le marouflage depuis l’année 2000. Elle pratique aussi l’aquarelle, le pastel et l’huile. Artiste autodidacte, elle laisse son imagination et son talent la guider. Par ses palettes colorées, Mariam Garaali couvre plusieurs aspects de sa personnalité dans son œuvre prodigieuse, dont une part est puisée dans ses origines nabeuliennes. Un petit condensé de couleurs et de douceur, illustrant superbement sa vision de la société et ses émotions de femme. Elle a contribué à plusieurs expositions de groupe en Tunisie, en France et en Egypte, avec des peintres de renommée internationale. Parmi ses séries de toiles, on peut citer «Light from Darkness», «Rasignes et envols de l’âme», «Nabeul mes racines» ou encore “Le silence s’élance en transes”, «L’âme crie ses écrits» et «rétrospective en rêveries». Comme l’indiquent les titres des expositions, ses créations sont délicieusement imprégnées de poésie et charme ineffable. Sa passion et son ingéniosité lui ont valu de nombreux prix et récompenses, en Tunisie comme à l’étranger, dont le Prix du mérite, en 2005, et le Premier prix du jury, en 2007 par l’Association Confluences Toulouse-Hammamet. En 2015, elle a reçu le prix de «la meilleure femme créatrice», octroyé par le ministère des Affaires de la femme. En mai 2024, elle vient de décrocher pour la deuxième fois le Prix International d’Art Pictural Jeunesse de l’Académie Claudine de Tencin en France. Cette récompense porte sur l’ensemble des efforts fournis pour accompagner artistiquement ou illustrer des œuvres poétiques destinées à la jeunesse. Les textes et les créations picturales de Mariam Garaali, au-delà de leur esthétique, abordent des questions sociales et environnementales, donnant vie à des causes qui résonnent profondément. Son tempérament engagé l’a incitée à mettre ses talents et ses qualités humaines au profit de l’action associative pour défendre des sujets qui lui tiennent à cœur. Elle est aussi présidente fondatrice de l’association VOIX de FEMME à Nabeul et anime, depuis plus de trois décennies, plusieurs initiatives de la société civile au Cap Bon.