Dans le cadre enchanteur du site archéologique de Dougga, le groupe de rock égyptien Cairokee a offert avant-hier soir une prestation inoubliable au public tunisien.
La scène de Dougga, baignée dans une lumière enchanteresse, avait quelque chose de magique ce soir-là. Les ruines antiques, majestueuses et imposantes, ajoutaient une profondeur historique à l’événement, rendant le moment encore plus spécial. Sous un ciel étoilé, une marée de spectateurs impatients et excités attendait, le cœur battant, pour voir Cairokee se produire en live.
Depuis leurs débuts en 2003, ce quintet formé d’Amir Eid (chant et guitare), Cherif Hawary (guitare et voix), Tamer Hachem (batterie), Adam Alfy (basse) et Cherif Mostafa (orgue) séduit par des paroles authentiques et des mélodies poignantes. Les chansons de Cairokee, mêlant mélancolie et espoir, ont créé une ambiance intense, rythmée par des instruments variés et des mélodies enflammées.
On a eu droit, lors de ce concert de près de deux heures, à une variété de chansons tout aussi magnifiques les unes que les autres, telles que : «Layla», «Ana Negm», «Kan Lak Maaya», «Matwhashneesh», «Roma», et «Basrah w Batouh». Des chansons à texte, touchantes par leurs verbes, par leur musicalité et interprétées à merveille par la voix saisissante du chanteur du groupe et de quelques autres membres. Tantôt mélancoliques, tantôt radieux, mais toujours imprégnés de sentiments, les airs étaient entraînants et envoûtants.
Le groupe nous a livré, lors de cette soirée, des joyaux de leurs divers albums, qui ne laissent jamais indifférent. Les textes des chansons sont touchants et émouvants, invitant à la réflexion et même à la méditation. De petites histoires de famille, de couple, d’homme, de femme, ils restituent les émotions qu’ils communiquent entre eux.
Et parmi leurs chansons, la plus attendue de toutes était « Telka Qadhia », écrite sur un texte du poète Moustapha Ibrahim. Elle rend hommage à la Palestine et dénonce l’hypocrisie des politiques occidentales, injustes, inéquitables et discriminatoires envers le peuple palestinien.
Le public, touché par la sincérité des paroles et la profondeur des compositions, a vécu un grand moment d’émotion, de communion et de réflexion.
La voix feutrée et rocailleuse d’Amir Eid campe des mélodies parfois languissantes et sensuelles, parfois enflammées et fortes, mais toujours séduisantes et réfléchies, surtout quand elles s’apparentent aux romances, mères du nostalgique.
Grâce à la prestation de cette brochette de musiciens talentueux, les rythmes s’enchaînaient, tantôt berceurs, tantôt dynamiques et mouvementés, pleins de fulgurances entre pop, rock et variétés, donnant du tonus aux chansons qui accrochent avec une rapidité surprenante.
Force est de reconnaître que lors de cette soirée, les membres du groupe Cairokee ont assuré. Avec leur musique impressionnante et entraînante, leur poésie à l’image du monde, et leur belle présence sur scène, ils ont été parfaitement en possession de leur art. Le ravissement et l’approbation du public n’étaient que justice.