Au Club Africain, depuis quelques saisons, en dehors de l’optimisme naturel des supporters, les motifs d’espoir sont rares car le manque de projet rend la visibilité à moyen terme extrêmement faible.
Tel un cercle vicieux, au CA de ces derniers temps, les changements permanents ont mené à l’échec, alors que l’échec a mené aux changements permanents. La saison passée, le CA a donc résisté puis s’est enfoncé. Et même sur la dernière décennie, le CA arrive de temps à autre à glaner un titre. Le court terme dans lequel il se trouve, ne semble pas en mesure d’offrir de belles émotions et satisfactions.
Chaque fois donc, c’est le même couplet. Le besoin d’un changement profond est indéniable, sur fond de contestation populaire intense. Les fans sont unanimes, l’espoir ne peut passer que par une révolution structurelle. Sportivement, la situation n’a pas empiré, mais elle ne s’est pas non plus améliorée dans un club qui prend le risque de se banaliser (classé bon dernier du play-off). Bref, on ne parle même plus de saison blanche ou de contreperformances, mais de déclassement tout court. A cette période les saisons passées, alors que les concurrents du CA mettaient les bouchées doubles, le CA somnolait, puis traversait sa «crisette» avant de se remobiliser juste avant les trois coups de la compétition. Et pour espérer monter sur le podium, c’était assez court comme délai. Résultat, plus que du dépit chez les fans, l’échec a laissé place à l’ennui, et en football, l’ennui c’est mortel!
Lassés par le court-termisme sportif
Ce faisant, si la saison dernière, le mercato fut réalisé avec des bouts de ficelle, le public a tout de même poussé, boosté et tenu son rôle même s’il fallait se rendre à l’évidence. Bref, le public clubiste semble désormais lassé par le court-termisme sportif du club. D’autant plus que, depuis quelques années, le titre de champion fuit toujours un club qui, lors de l’exercice passé, a investi sur le marché des transferts. En clair, les joueurs enrôlés n’ont pas répondu aux attentes.
Au CA, maintenant, il faut vraiment avoir envie de construire sur la durée. Le football de haut niveau ne revient pas à tout révolutionner d’un coup de baguette magique. En clair, il ne faut pas trop s’imprégner de cette «génération Football Manager» qui voudrait changer aussi facilement son équipe qu’en jouant aux jeux vidéo. Le constat est donc clair pour le CA et cette instabilité chronique n’a pas aidé à trouver de l’équilibre et de la constance. Ces derniers jours aussi, ce court-termisme ne se limiterait pas au vestiaire (branle-bas de mouvement annoncé) car même la cellule de recrutement, nouvellement installée, a vite fait de se dissoudre.
A quelque chose malheur est bon
Aujourd’hui pourtant, le club gagnerait à changer de cap et à revenir aux fondamentaux. Ne plus aller à l’encontre de l’identité du CA, retrouver son identité, celle qui a fait sa force, son engagement notoire, il faut comprendre que servir ou porter le maillot du CA est un privilège. Pour le moment donc, en dépit des soubresauts signalés au Parc A, le mercato s’annonce actif, avec comme objectif d’avoir un groupe avec du caractère, du courage et de la personnalité. Aussi, dans cette droite ligne, l’absence d’Afrique peut cependant être vue comme un atout dans l’optique du rétablissement sportif du CA. Bref, à quelque chose malheur est bon…
Pour finir, revisitons l’actualité clubiste du moment où il ne se passe pas un jour sans que des rumeurs fondées ou pas ne viennent exalter les passions clair-obscur autour du Parc A. Mehdi Miled vient d’être intronisé président de la section football et fait son retour après tant d’années d’absence. l’attaquant Youssef Abdelli et les axiaux Hamza Jelassi et Hani Amamou ne viendront pas. Dans le même temps, la piste menant à l’axial algérien, Abdeljalil Medioub, a été abandonnée, car le joueur est loin d’être compétitif (5 matchs en deux saisons). Par contre, Taoues et Khelil devront rempiler. Dans le même temps, le CA discute avec le défenseur du ST, Hamza Ben Abda. Volet barre technique, alors que Paul Le Guen s’est excusé, le CA serait en contact avec Hubert Velud, un coach expérimenté qui a exercé par le passé à l’Etoile du Sahel, TP Mazembe, JS Kabylie et la sélection du Burkina Faso. Velud ne serait pas le seul sondé puisque le nom du Brésilien Ricardo Gomez a, lui aussi, été coché. Par contre, chapitre responsables, Makrem Meddeb, président de la commission d’organisation du Club Africain a jeté l’éponge. Idem pour Zakaria Karoui, jusque-là, président du comité des supporters. Enfin, Adel Fendri, président de la section des jeunes, a démissionné, suivi du vice-président de ladite section, Amir Kharrat. Pour finir, rappelons qu’avant de boucler cette semaine, des dossiers brûlants seront clos définitivement, à l’instar de ceux en rapport avec Mbaye, Rodrigue Kossi, Lamara, Belhocini et Ben Ayada. De quoi mettre du baume au cœur des inconditionnels, lassés et saturés par les interminables feuilletons clubistes de l’été.