Un staff enrichi, des finances disponibles et garanties, un entraîneur connaisseur et ambitieux, mais reste le plus important : les joueurs, les grands joueurs.
Heykel Dekhil, président du CA pour la saison prochaine en attendant les élections, aura réussi, à travers la présentation de David Bettoni, à transmettre une image rassurante sur le CA. Le présentation s’est tenue dans un hôtel luxueux et avec un «design» digne des clubs européens, contrairement au passé.
C’est déjà un bon signe qui redonne confiance dans un club qui plonge dans une crise profonde depuis plus de 5 ans qui s’est ponctuée la saison dernière. Deuxième signal positif de cette présentation du nouvel entraîneur, c’est ce qu’a dit Hamed M’barek, le vice-président du CA, l’homme de l’ombre, qui a un poids considérable dans le prise de décision. M’Barek a affirmé que le dossier étouffant des dettes et des litiges sera complètement clos d’ici trois semaines (le temps de conclure les négociations et les procédures de virement pour un montant de 5 millions de dinars).
Dekhil et M’Barek ont essayé, à travers la présentation de Bettoni, de dire que ce casse-tête des dettes, qui dure depuis des années, va être enterré pour que le CA puisse recruter.
Pour l’histoire, Youssef El Almi, l’ex-président du CA, a dit pratiquement la même chose l’année dernière, mais au final, c’était un canular. Les dettes et les impayés étaient encore là sous sa conduite en tant que président du club incapable de tenir son rôle.
Pour récapituler, cette présentation de Bettoni était un coup réussi au niveau de la forme et de l’image véhiculée. Sur le fond, elle l’est moins pour une simple raison : On n’a pas bien expliqué beaucoup de questions techniques, on n’a pas assez parlé du profil de l’équipe désirée, ni des grandes lignes du projet de jeu du nouvel entraîneur. Tout ce que Bettoni a dit peut être réduit à deux phrases. Il est là dans un grand club populaire qui joue pour les titres et qui veut renouer avec les gloires du passé.
Pour ce faire, il faudra tout reprendre et miser sur la qualité. Bettoni et le président du CA ont esquivé toutes les questions des journalistes pour verser dans des généralités comme si Bettoni est là depuis un bon moment et qu’il a déjà parlé de ses idées.
Effectif médiocre !
L’année dernière, les dirigeants clubistes ont promis monts et merveilles à leur public.
La suite, tout le monde la connaît avec une des pires saisons de l’histoire d’un grand club. Et, en grande partie, c’est dû à un effectif très moyen voire médiocre (c’est la réalité) qui a été surestimé et qui a leurré tout le public.
Ramener un entraîneur qui a travaillé avec Zidane au grand Real Madrid et qui a côtoyé les Benzema, Ronaldo, Bale, Modric, Kroos, Ramos et les stars du club madrilène, est une bonne chose.
Mais que peut faire ce monsieur avec l’effectif actuel du CA? Même le temps n’est pas un allié avec un mercato qui a déjà commencé et de bons joueurs qui ont été déjà pris.
Un entraîneur comme Bettoni a besoin au moins de 15 joueurs de haut niveau pour pouvoir rivaliser sur le championnat et retrouver l’Afrique. Le CA a-t-il le temps, les moyens et le courage aussi d’évincer la grande partie de cet effectif médiocre qui n’a pas pu battre une équipe divisionnaire comme Academica en coupe de la CAF? Saïd Saïbi, Mondher Kebaïer et Faouzi Benzarti, trois entraîneurs en une seule saison et rien de gagné. Ce n’est pas une question d’entraîneurs, mais de joueurs et de qualité de dirigeants de la première équipe.
Bettoni devra être patient et solide pour pouvoir améliorer les joueurs actuels.
Et franchement, une équipe qui veut retrouver son aura ne peut pas compter sur Adam Taouès (un joueur imposé et qu’on veut laisser alors qu’il n’a rien dans les jambes), Skander Laâbidi, Chrifi, Souissi, Bikoro, Chiheb Laâbidi,Hassan, Garreb, Senana, Amri, Arfaoui pour rebondir. Ce sont des joueurs qui ne valent pas grand-chose techniquement et ce n’est pas l’ambiance de la première équipe et la démotivation qui expliquent leur petite prestation.
Même les quelques éléments au potentiel intéressant comme Khélil, Srarfi, Eduwo, Sghaïer, Zaâlouni ou Hamdi Laâbidi manquent de beaucoup de régularité pour aider l’équipe à se relancer.
Le meilleur entraîneur du monde ne peut rien faire avec l’effectif actuel.
Bettoni et Ali Boumnijel le savent très bien.
Maintenant, est-ce qu’on peut ramener de grands joueurs locaux et étrangers (au moins 5 à 10) et assainir l’effectif actuel en si peu de temps? Parce que dans tout ce nouveau décor planté au CA, les dirigeants déterminants qui tirent les ficelles des coulisses sont toujours les mêmes qui ont tout raté la dernière saison et en premier lieu Hamed M’abarek et Saber Khélifa.
Ceux qui reviennent comme Mehdi Miled ne vont pas avoir carte blanche.
Les premiers signaux arrivent déjà avec des éléments qui gardent leurs places dans l’effectif et qui renouvellent leurs contrats alors que s’ils offrent leurs services sur le marché aucun club qui joue pour les titres ne va les engager.
Bettoni et son staff découvrent le CA et le parc A, mais ils ont intérêt à le faire rapidement et à arrêter leurs choix rapidement aussi, pour dénicher de grands joueurs dignes d’un grand club. Sinon, ce sera la même et triste chanson…