Le Stade de cette année, c’est un éloge de la simplicité.
Même si l’on rembobine à satiété, il faudra toujours inventer de nouveaux mots pour décrire la saison du Stade, revenu à des hauteurs respectables au sein de la hiérarchie et assuré de jouer la coupe de la CAF après son triomphe en Coupe de Tunisie. En clair, le groupe stadiste a toujours sué et s’est dépensé sans relâche pour offrir des scènes de joie mémorables devant maints adversaires abattus par la cruauté du scénario et plombés par leurs limites parfois. Ainsi, de Hlel à Sahraoui en passant par Ben Abda et Laifi, la défense a assuré et surtout rassuré. De Ghazi Ayadi à Oumarou en passant par Ndaw, voire Chihi et Ferchichi, le milieu s’est montré compact avec surtout des éléments à la fois véloces et toujours portés vers l’avant et tournés vers le collectif offensif, un compartiment où Mejri, Khadhraoui, Jouini, voire Ouergemi, Ayari et Diallo ont souvent tiré leur épingle du jeu. Après le couronnement en Coupe de Tunisie, le Stade disputera une Coupe d’Afrique. Pour le Stade mais aussi pour les puristes de tous bords, si c’est une grande nouvelle pour les Bardolais, c’en est aussi une pour le football tunisien, un sport roi qui avait besoin de changement, de renouveau et de révolution tout court.
L’école de la simplicité
En début de saison, une petite musique commençait à monter chez une minorité d’observateurs qui voulaient nous faire croire que la réussite et la percée du Stade seraient éphémères. Or, au final, au vu du spectacle proposé par cette équipe la plupart du temps, le bonheur contagieux et la fierté qui se lisait sur les visages des fans ne pouvaient que tordre le cou aux pessimistes. Aussi, ce que l’on note surtout, c’est cette forme de pudeur dans un club simple à souhait. Le Stade de cette année, c’est un éloge de la simplicité, de plus en plus rare dans un milieu de plus en plus déconnecté de la réalité. Aujourd’hui, les Bardolais peuvent forcément se réjouir et graver cette épopée dans le marbre. Le chemin parcouru en une saison est assez incroyable, et tout en retenue, il ne faut pas banaliser cela. Au Stade, à présent, il y a tellement d’émotions, tellement de fierté qu’il ne faut pas cacher son plaisir. Viendra ensuite le temps (déjà compté) pour Maher Kanzari et son escouade de revenir sur terre, se remobiliser et tout donner dans la perspective du tour préliminaire de la coupe de la CAF. On s’en délecte déjà, en espérant de nouveaux coups d’éclats et une belle campagne qui symboliserait un peu plus la performance remarquable de ce ST qui espère vibrer aux quatre coins du continent africain.