L’opération recrutement des Sfaxiens avance lentement. Insuffisant pour l’instant pour un club qui veut mettre la barre haut.
Les fans «noir et blanc» ont raison d’être encore assez prudents et mesurés dans l’évaluation du mercato estival de leur équipe et de ne pas afficher une grande satisfaction pour l’instant. «Ce n’est pas encore le grand marché attendu et annoncé pour débuter la saison avec un effectif choc où les places de titulaires ne seront pas gagnées d’avance et où une concurrence féroce sera présente pour s’imposer à terme dans le onze rentrant», affirme-t-on dans les tribunes du Stade Taieb Mhiri lors des premières séances d’entraînement. «On attend la suite de l’opération et l’annonce de conclusion de contrats avec des joueurs de calibre dans les postes-clés, qui ont, de surcroît, un plus grand potentiel technique et plus de maturité et d’expérience des grand challenges à relever. «Nous désirons des piliers pour une équipe solide dans ses trois compartiments qui seront à la hauteur des enjeux, des attentes et des espérances d’une saison 2024-2025 qui sera celle du grand décollage et du retour à la joie des grandes victoires, du sacre dans les compétitions nationales et intercontinentales»,précisent ces mêmes supporters réticents qui ne s’empressent pas de parler de grande réussite dans le volet recrutement.
Mercato limité
Si on dresse un premier bilan, on constate, en effet, que l’opération transferts de l’été est encore limitée en quantité et en qualité de joueurs qui sont déjà avec le groupe de l’entraîneur Alexandre Santos. Deux retours de prêt de deux attaquants de pointe : Fabien Winley (ex-UST) et Mohamed Amine Zitouni (ex-OSB et OCK). Cinq joueurs engagés : un arrière droit (Gianni D’Angelo), un latéral gauche (Rayan Nasraoui), un défenseur axial (Firas Sakkouhi), un demi défensif sentinelle (le Portugais Pedro Sá) et un joueur de couloir (Mohamed Dhaoui) sous forme de prêt pour une saison. Ce n’est pas suffisant pour étoffer l’effectif existant et construire la grande équipe rêvée capable de viser haut et d’effectuer le grand retour en première ligne et au-devant de la scène. Les postes importants restent encore vacants. En défense, l’hypothèse évoquée comme ballon d’essai du retour du portier Aymen Dahmen ne paraît pas la priorité des priorités. Elle aura, au contraire, l’effet négatif de freiner la montée en puissance du gardien Sabri Ben Hassen qui a gagné en sûreté et en confiance comme dernier rempart suffisamment sécurisant de l’arrière-garde sfaxienne. L’urgence en défense, c’est d’abord un grand axial pour remplacer Alâa Ghram et être un parfait complément de Koffi Constant Kouamé même si Mohamed Nasraoui, Adem Bellamine et Chawki Ben Khedher sont toujours là comme solutions pour trouver une formule idéale d’une charnière centrale à deux ou d’une défense à trois. Sur les côtés, les deux nouvelles recrues Gianni D’Angelo et Rayan Nasraoui sont encore un peu frêles et pas très rompus au poste de latéral de combat et de percussion. Au milieu de terrain, si, pour le travail de récupération et pour le boulot défensif, l’arrivée de Pedro Sá offre plus de formules de choix avec Fodé Camara, Moussa Bella Conté, le CSS est encore à la recherche de bons meneurs de jeu et de chefs d’orchestre de ce secteur-clé qui sont des éléments capitaux et décisifs pour le travail de transition rapide, de liaison et de soutien à la ligne avant.
Besoin d’un créateur de métier
Abdelaziz Makhloufi doit donc encore mettre la main à la poche et consentir des efforts pour engager des joueurs créateurs et des numéro 10 de métier (du style Sâad Bguir) pour être sûr de jeter les bases d’une grande équipe. En attaque, la venue de Cristo comme joueur de couloir pour former un tandem avec Baraket Lahmidi ne suffit pas comme garantie pour une ligne avant de feu surtout avec l’absence de joueurs finisseurs de grande envergure au sein du groupe actuel. C’est sûr que Fabien Winley peut être la bonne solution de rechange à Diby Berenger Gautier mis sur la liste de départ.
C’est vrai aussi que Hazem Haj Hassen, qui a rempilé pour deux saisons, peut être ce numéro 9 classique qui a longtemps fait défaut, mais pour une équipe qui joue sur plusieurs fronts, qui est devant l’obligation de mettre la barre haute, il faudra plus de variété en attaque, plus de talents, bref, des joueurs capables de faire la différence par leurs qualités individuelles.
Le président Abdelaziz Makhloufi ne doit pas se contenter de l’existant. Le grand mercato d’été qu’il a promis et qui sera l’un des indices rassurants de l’installation de son grand projet de faire revenir le CSS à son statut de grand au niveau national et africain n’est pas encore à la hauteur de cet immense défi. Les supporters sfaxiens attendent et réclament beaucoup plus que ce qui a été fait jusqu’à maintenant.