Des entrepreneurs à succès et des entreprises, ayant fait leurs preuves ici et ailleurs, ont été à l’honneur lors d’un événement, récemment, organisé par le bureau régional de Tunis de la Conect. Ayant pour thème «Business networking : la clé d’une vision innovante pour les entreprises», cet événement, qui s’est tenu en présence des membres de la Conect, se voulait une occasion pour les dirigeants d’entreprise issus des divers secteurs de renforcer leurs réseaux professionnels.
«Business networking : la clé d’une vision innovante pour les entreprises» est le thème de l’évènement organisé, récemment, par la Conect. A en croire ses organisateurs, cet Afterwork avait pour objectif de mettre en avant-plan des histoires de succès à même d’insuffler davantage d’espoir aux jeunes entrepreneurs encore en proie à des inquiétudes et des incertitudes que le contexte économique, notamment, international ne fait qu’accentuer.
Une meilleure capacité d’adaptation
«Les jeunes entrepreneurs appréhendent mal le contexte économique actuel. A travers cet événement, on a voulu braquer les lumières sur des entreprises qui ont réussi, pour faire passer le message que la Tunisie est capable de réussir, et que ses entrepreneurs peuvent hisser leurs noms. Aujourd’hui, il y a des chefs d’entreprise qui sont en train d’innover. Ils sortent du lot. C’est pour cette raison que l’événement porterait ce thème-là», a affirmé, dans une déclaration à La Presse, le président du bureau régional de Tunis de la Conect.
Des chefs d’entreprise aux parcours prolifiques, tels que Amira Rachidi (élue femme entrepreneure de l’année 2023 par le magazine L’Expert) ou encore le co-fondateur de la startup spécialisée dans le crowdfunding «Cha9a9a», y étaient présents pour parler de leurs réussites, attentes, défis et visions. Animés par l’expert et membre du bureau exécutif de la Conect, Chakib Ben Mustapha, les débats qui ont ponctué cette soirée business ont abordé plusieurs sujets, notamment la transition énergétique, le tourisme et son nouveau business model et le crédit bureau. Selon Ben Mustapha, le choix de ces thématiques n’était pas fortuit. Contexte économique international oblige, les défis auxquels font face les entreprises tunisiennes nécessitent aujourd’hui une meilleure capacité d’adaptation outre la conformité aux nouvelles normes environnementales et sociétales. Ainsi, la RSE, l’écoute client, l’agilité et les nouvelles technologies figurent parmi les principales armes dont toute entreprise tunisienne souhaitant se développer et percer de nouveaux marchés doit se doter. «L’idée est qu’on est aujourd’hui dans un nouveau contexte économique qui fait que le monde est en plein bouleversement. Les chocs exogènes deviennent de plus en plus nombreux et de plus en plus forts. Après le Covid qui est apparu il y a trois ans, il y a eu la crise en Ukraine et cette année, ce qui se passe à la mer Rouge. Donc, les crises sont de plus en plus fréquentes et de plus en plus puissantes. Et la question qui se pose : est-ce que notre tissu économique est préparé pour ce nouvel environnement ? La réponse est claire, c’est non», a asséné l’expert.
Identifier les nouvelles valeurs
Il a ajouté que la Tunisie qui est, depuis plusieurs années, en quête d’un nouveau modèle de développement, était piégée dans un système de sous-traitance par rapport à des donneurs d’ordres étrangers avec une faible valeur ajoutée. Alors qu’elle cherchait à se sortir de cette trappe-là, la Conect, en tant que force de proposition, essayait d’identifier les nouvelles valeurs que doivent avoir les entreprises pour pouvoir mieux s’adapter à ce nouvel environnement. «La première, c’est la RSE qui est dans l’ADN de la Conect. Les entreprises doivent être responsables socialement tout en intégrant la notion d’environnement. D’un point de vue positionnement stratégique de l’entreprise, c’est de plus en plus important, parce que le client final est de plus en plus exigeant par rapport à ces éléments-là. Nous devons donc commercialiser notre produit différemment, sachant que nous sommes en concurrence avec des pays moins chers que nous, mais qui n’ont pas ces mêmes valeurs-là. Par exemple, en Tunisie, il n’y a pas des filles de 8 ans qui travaillent dans les usines ou des millions de prisonniers qui travaillent dans la fabrication de casquettes, etc. A l’étranger, on ne le sait pas, alors qu’il y a des certifications pour cela. On est en train d’essayer de pousser les entreprises à mettre en valeur ces aspects-là avec des certifications, via une démarche structurée de RSE», a-t-il souligné. Il a ajouté que l’écoute client constitue aujourd’hui un nouvel atout pour les petites entreprises qui souhaitent s’adapter aux exigences d’un marché de plus en plus imprévisible. «Que ce soit dans le textile ou dans la mécanique, très souvent, on vend des minutes d’ouvriers. Et l’idée est de dire que quand on connaît bien le marché et les besoins des clients, on peut sortir de ce trou de rentabilité et avoir son propre produit, avec de meilleures marges. Et pour cela, il faut bien écouter ce que veut le client, que ce soit à l’échelle nationale ou à l’échelle internationale avec de nouveaux produits, de nouveaux services adaptés», a-t-il poursuivi. Ben Mustapha a ajouté, à cet égard, que l’agilité, une caractéristique que les petites entreprises sont plus enclines à avoir que les grandes entreprises, est devenue une exigence du marché. «Pour nous, ces quatre éléments doivent aller ensemble et on va essayer de pousser vers ce sens au cours des prochaines années. Et les entreprises présentes aujourd’hui constituent une première illustration de ce qui peut être fait dans ces domaines. Par exemple, on a une entreprise qui s’est spécialisée dans un service encore méconnu en Tunisie qui est le crédit de bureau. Avec l’article 411 relatif aux chèques, qui va perdre une partie de son effet coercitif, le besoin d’information des entreprises qui vont donner des crédits inter-entreprises est devenu beaucoup plus fort, beaucoup plus urgent», a-t-il indiqué. Citant d’autres startup et entreprises invitées à l’événement, à l’instar de Cha9a9a, Ben Mustapha a conclu que ces entreprises doivent faire des émules et donner l’exemple aux autres entreprises adhérentes à la Conect.