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Ces retards qui coûtent très cher au sport tunisien

Editorial La Presse

 

La décision du TAS ( Tribunal arbitral du sport) tombe comme un couperet ! A 48 heures des Jeux olympiques de surcroît ! Voici la nouvelle: « le Tribunal arbitral du sport a décidé de suspendre le lutteur tunisien Amine Guennichi pour quatre années pour non-respect du protocole antidopage». Selon le jugement rendu par le TAS, Amine Guennichi a tardé à fournir un échantillon lors d’une visite inopinée d’antidopage, estimant qu’il s’agit d’une violation du protocole de détection du dopage. Résultat des courses, le lutteur tunisien vient de rater les Jeux olympiques Paris 2024, privant ainsi la Tunisie de la possibilité d’arracher une médaille dans cette discipline.

Une décision « terrible », voire « injuste », pour certains. L’athlète a tardé à fournir un échantillon, mais on croit savoir que même livrés en retard, ces échantillons étaient négatifs et « innocentaient » le lutteur tunisien. Sont-ce des rumeurs ? Qui croire ? Et d’abord, pourquoi il les a livrés tardivement ? Que faisait son staff pendant ce temps ? Autre question qui se pose: pourquoi la Fédération tunisienne de lutte n’a pas réagi pour éclairer certains points et aider l’opinion publique à séparer le bon grain de l’ivraie ? Pourquoi ce mutisme ? Pire, la fédération aurait reçu cette « mauvaise nouvelle » bien plus tôt, c’est-à-dire deux jours avant sa publication. Pourquoi avoir « étouffé l’affaire » qui finirait de toutes les façons par éclater au grand jour ? C’est la deuxième fois que la Tunisie paye le prix fort à cause des omissions de hauts responsables du sport, que ce soit au ministère des Sports, dans les fédérations ou au comité olympique. Rappelons que la Tunisie était à deux doigts d’être privée de son droit de hisser son drapeau aux Jeux olympiques,  parce que les responsables avaient pris du retard dans le dépôt des pièces nécessaires à l’Agence mondiale antidopage (AMA).
Cette fois, le retard pour fournir les échantillons en question a causé l’exclusion d’un athlète des Jeux olympiques et cela lui coûtera peut-être sa carrière. Jusqu’à quand ce bras de fer entre le ministère des Sports et le Comité national olympiques tunisien va-t-il durer, détruisant dans cette guerre des ego la carrière de plusieurs champions ? Les fédérations sportives ont des responsables indéboulonnables et cet état végétatif ne permet pas d’innover et d’accompagner la vie des athlètes, le vrai quotidien des athlètes.

C’est tout cela qui est derrière ces sempiternelles décisions contre le sport tunisien. Maintenant, si l’un de nos athlètes décroche une médaille aux JO 2024, observez le nombre de responsables qui vont sauter à Paris pour être sur la photo. Vivement la nouvelle loi sur les associations qui donnera lieu à des élections honnêtes à la tête de ces fédérations et injectera du sang neuf dans notre sport. 

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