La révolution dans le travail d’approche efficace et performant des forces de sécurité avec les citoyens va passer par le déploiement tous azimuts, à traves la République, du système de gestion de la formation LMS (Learning Management System), prodigué par les Etats-Unis par l’intermédiaire de l’Usip.
La Direction générale de la Garde nationale, en partenariat avec l’Institut de la paix des Etats-Unis (Usip), a organisé mardi 30 juillet 2024 une journée médiatique pour présenter le projet de mise en place d’un système de gestion de l’apprentissage (LMS) au sein de ses structures, sous la supervision du ministre de l’Intérieur, Khaled Nouri, et en présence de représentants de divers autres ministères, organisations et composantes de la société civile. L’Institut américain pour la paix promeut la recherche, l’analyse politique, l’éducation et la formation sur la paix internationale et la résolution des conflits.
Dans ce cadre, le porte-parole de la Garde nationale, le commandant Houssemeddine Jebabli, a développé les aspects du système de gestion de l’apprentissage LMS destiné aux membres de la Garde nationale : « Ce système est une plateforme numérique basée sur une étude approfondie des besoins du département de formation de la Garde nationale, une version modifiée de l’application Alpha National qui permet la gestion pédagogique et logistique du département de formation et des écoles, ainsi qu’un espace de formation interactif avec d’autres applications pour la gestion des ressources humaines, le suivi des plaintes et l’inspection.
La plateforme est conçue en deux versions. Une version est disponible sur le réseau interne de la Garde nationale et l’autre sur Internet pour une plus grande ouverture au citoyen, ainsi qu’aux institutions nationales et internationales similaires et à certaines organisations de la société civile intéressées par les questions de sécurité. Pour cette plateforme numérique, 100 centres de formation à distance sont répartis sur l’ensemble du territoire de la République avec une capacité d’accueil de 1 500 apprenants, pour développer les connaissances scientifiques et pratiques. Le programme est le fruit d’un partenariat avec l’Institut américain de la paix et le Bureau international de contrôle des stupéfiants et d’application de la loi, de l’ambassade des États-Unis».
La formation est le socle du progrès. Il est devenu inéluctable donc que l’acquisition de meilleures techniques très soucieuses et respectueuses des droits humains des citoyens dans le travail des forces de sécurité passe par la formation. « La formation est la base», clame-t-on du côté de la Garde nationale. Le système de gestion de l’apprentissage LMS vient renforcer toute cette logique sur le double plan technique et pratique.
Pour un système ultra performant
Jebabli a donné, en marge de cette journée d’information, une idée plus étendue sur le projet de mise en place du système de gestion des apprentissages pour la Garde nationale, qu’il a expliqué le jour de son lancement avec des performances requises et des objectifs disponibles et clairs pour le système. On apprend, notamment, que la Garde nationale a commencé il y a quelque temps à établir la gestion de l’apprentissage, notamment dans le système de formation dans l’administration publique.
Vers l’année 2016, de nombreux besoins de formation ont été entrepris par la Direction générale de la Garde nationale dans ce domaine pour pallier les différentes lacunes. D’après ce qui a été publié dans les performances de terrain des années antérieures des cadres de la Garde nationale, on a donc dépassé les prévisions, notamment dans le domaine de la création d’une plateforme numérique. Il est actuellement distribué dans toute la République et constitue presque un espace de formation interactif dans lequel il y a un aspect stratégique, un aspect pédagogique, mais aussi un aspect logistique. « Le système mis en place va faciliter ainsi les processus de formation, notamment dans toutes les régions que nous connaissons. Nous sommes loin des écoles de formation, et c’est une opportunité de maintenir les compétences scientifiques et pratiques pour intégrer le corps de la Garde nationale. Ici, les défis auxquels nous sommes confrontés sont dans le domaine de la sécurité communautaire outre les défis dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, bien sûr, le but ultime est la satisfaction des citoyens. Il faut mentionner le développement et les performances réalisés par la Direction générale de la Garde nationale dans le domaine de la formation.
Après avoir entonné l’hymne national à la gloire de la nation tunisienne, le commandant Mekki estime que cela «atteste du travail de l’administration dirigeante en matière d’excellence et d’innovation dans le domaine de la formation, car le passage à un modèle numérique de gestion de la formation et de l’apprentissage représente un changement qualitatif dans le système complémentaire, car il nous fournit des outils modernes».
De son côté, le représentant américain de l’Usip, Leo Seibert, s’est adressé au personnel présent : «Le succès ou l’échec ultime dépendent de votre dévouement continu à achever le processus de normalisation de la formation et la transition vers une formation basée sur les compétences et les droits de l’homme », a-t-il déclaré
Le commandant général de brigade, Hassine Gharbi, a déployé son discours pour valoriser la formation au sein de la Garde nationale. M. Gharbi a signalé «que cela incarne la vision prospective visant à soutenir la préparation institutionnelle à entreprendre des modifications structurelles, procédurales et méthodologiques partielles. Promouvoir une culture d’amélioration continue pour répondre de manière optimale aux défis émergents qui menacent les individus et les institutions, continuer à renforcer nos relations civiles et pacifiques».
Le rôle de la formation dans la constitution de forces de sécurité efficaces au service du citoyen à travers l’expérience de la Garde nationale de la République Tunisienne a été le thème central de ce forum national qui a réuni de nombreux cadres de différents ministères, comme le ministère de l’Intérieur, pour un partage d’expérience.
Pour couronner le tout, l’ambassadeur des Etats-Unis, Joey Hood, a affirmé apporter un appui réel à cette démarche visant à implémenter le système LMS, avant de rappeler que les Etats-Unis sont un partenaire de la Tunisie à ce niveau depuis plus de 26 ans. «Rien que depuis 2011 seulement, nous avons investi presque 1 milliard de dollars dans le domaine de la sécurité dans ce pays. Avec la formation et les équipements américains, les forces de sécurité tunisiennes ont réalisé un formidable objectif. Faisant de la Tunisie un pays stable où l’on peut investir et que l’on peut visiter en toute tranquillité.
Je suis fier d’inaugurer aujourd’hui une nouvelle étape importante dans notre coopération en matière de sécurité qui va révolutionner l’éducation et la formation de plus de 35.000 agents de la Garde nationale. En modernisant la formation de la Garde nationale conformément aux normes internationales, le LMS améliore les performances opérationnelles et la transparence. Ainsi, le peuple tunisien peut compter sur une Garde nationale encore plus professionnelle pour assurer la sécurité et la prospérité du pays.
Nous sommes disposés à poursuivre ce travail avec le ministère de l’Intérieur sur l’intégration d’autres programmes. Il s’agit d’exporter la stabilité grâce à ce système dans toute la région ».
Une vidéo projection a été diffusée à l’assistance qui a permis de conclure sur la grande importance de la formation et l’appui technique des forces de sécurité, avec des témoignages de membres influents de la Garde nationale. Par la suite, deux sessions techniques destinées aux cadres de la Garde nationale ont été l’occasion de présenter des documents et des rapports édifiants en matière de formation des forces de sécurité intérieure en Tunisie. Sur le site de l’Usip, on peut lire un passage sur leurs objectifs en Tunisie en matière de sécurité intérieure : «La transition démocratique en Tunisie est souvent saluée comme le seul véritable succès des révolutions du Printemps arabe de 2011, mais le pays continue de faire face à un extrémisme violent, à des tensions économiques et à des institutions affaiblies par des années de régime autoritaire.
L’Institut américain pour la paix travaille directement avec les Tunisiens pour mener des analyses et entretenir des programmes durables qui améliorent la gouvernance et renforcent la société civile. Il forme des médiateurs et des facilitateurs au règlement des différends, guide les dialogues pour améliorer les relations entre la communauté et la police et aide à l’institutionnalisation de la réforme de la police».