Selon l’ISIE, sur 114 personnes qui ont retiré le formulaire de parrainage populaire, 96 ont obtenu le bulletin n°3. Et de préciser que les 18 personnes restantes n’ont pas obtenu ce document, «en raison de problèmes de mise à jour de leur casier judiciaire, ce qui serait dû à des plaintes, des poursuites ou pour l’état de leurs affaires», ajoutant qu’elles « doivent accélérer la régularisation de leur situation en fournissant des documents appropriés ». Mais il semble que le vrai problème sur lequel butent les candidats en lice serait la collecte des parrainages populaires.
D’ailleurs, les tentatives de fraudes électorales liées à la collecte de ces parrainages populaires révèlent que certains candidats essayent de contourner cet écueil en déployant sur le terrain des équipes qui auraient employé des moyens illicites pour obtenir des parrainages. D’où les affaires intentées à leur encontre en justice. Certes, le temps presse et il ne reste que quelques jours pour la clôture de la réception des candidatures, et les postulants qui n’arrivent pas encore à réunir toutes les pièces nécessaires pour la constitution de leur dossier sont dans l’embarras, mais se porter candidat à la présidence de la République ne s’improvise pas du jour au lendemain.
La loi de 2014 et la Constitution de 2022 qui régissent ces règles de candidature sont connues et il aurait fallu s’y préparer à l’avance, beaucoup à l’avance. D’ailleurs, les conditions de candidature sont faites pour séparer le bon grain de l’ivraie, où seules les personnes sérieuses et jouissant d’une crédibilité populaire et politique seraient dans la course.
Il faut arrêter de clochardiser et de banaliser une haute fonction de l’Etat par des candidatures farfelues qui embrouillent les esprits des électeurs. Car ceux qui continuent à crier au loup sans voir sa queue savent qu’ils étaient absents des radars sur le terrain et qu’ils n’ont jamais été au contact des citoyens ou de leurs préoccupations.
S’ils sont recalés dans la liste des candidats, alors que d’autres seront retenus, c’est qu’ils n’ont jamais pris au sérieux ce scrutin. D’aucuns cherchent tout simplement à décrocher le titre d’ancien candidat à la présidence pour leur CV, alors que d’autres pensent user de cette position, qui a une dimension importante dans les pays occidentaux, pour que l’octroi du statut de « réfugié politique » ou d’opposant dans leur pays d’accueil leur soit facilité.
Faire enfler un faux débat sur des restrictions dont l’objectif serait d’exclure plusieurs candidats en vue de favoriser d’autres n’est qu’un miroir aux alouettes. Car l’Isie est seule responsable de l’intégrité du processus électoral dans toutes ses étapes et de la véracité des résultats, quel que soit le candidat. Au cas où il y aurait obstruction, entraves ou d’autres problèmes, c’est à cette instance qu’il faut signaler ces bavures. Mais crier sur tous les toits que l’objectif est d’exclure plusieurs candidats, c’est annoncer sa défaite avant l’heure. Car les vrais candidats iront jusqu’au bout de leur objectif. Ils parleront après.