Le CSS n’est pas au premier rang dans la préparation de la grande saison promise.
Si le coup d’envoi du championnat de Ligue 1 programmé au départ pour le 17 août est reporté pour au moins une dizaine de jours, le CSS ne pourrait qu’en tirer profit et remercier ce cadeau du début de saison. Car, après les premières recrues engagées qui se comptent sur les doigts de la main, le bon nombre de séances d’entraînement effectuées, les trois matches amicaux livrés, ce n’est pas la grande euphorie dans le camp des «Noir et Blanc». C’est même un constat de petite déception pour l’instant. C’est vrai que la victoire du second match contre l’OB par 3 buts à 0, qui ont été l’œuvre de Firas Sekkouhi ( arrière central), Mohamed Islem Guesmi ( demi défensif) et Fabien Winley ( attaquant récupéré après une saison de prêt à Tatatouine ), a donné quelques petits indices rassurants, mais est venu le revers cinglant de 5 buts à 0 contre le CA avec 4 buts encaissés coup sur coup en première période
Tout ça pour ça !
Certes, ce ne sont que des parties amicales de début de saison mais des tests de ce genre sont faits pour donner des signaux. Quand on commence par recruter un entraîneur de métier quand même (le Portugais Alexander Santos) pour un coût de 1, 5 milliard par an avec son staff d’adjoints ( assistant, préparateur physique et responsable de statistiques et d’évaluation) et quand on met à son service un directeur sportif qui n’est pas le premier venu (Mohamed Slim Ben Othman), c’est sûr qu’au CSS, on a mis la barre haut pour une saison dorée. Stratégie confirmée par le président du club Abdelaziz Makhloufi qui n’a pas caché que « cette année sera celle du retour aux sacres, et de la fin de 11 années de vaches maigres». Mais, après avoir mis le paquet pour le recrutement d’un staff à la hauteur, il fallait continuer sur cette lancée et foncer rapidement pour engager le nombre suffisant de joueurs de grande valeur. Surtout que le transfert de Alâa Ghram et de Mohamed Kanté a renfloué la caisse du club par un montant précieux de 10 milliards. Même si, selon le vice-président Mohamed Ali Toumi, 4 milliards ont été dépensés pour régler les différents litiges et lever l’interdiction de recrutement. Pour autant ce n’est pas une excuse pour tempérer l’ardeur et l’ambition de départ du président du club et freiner la montée en flèche dans le marché estival des transferts.
Une pause fatale
Il fallait frapper de grands coups et faire le plein de recrutements (le quota des 10 joueurs seniors autorisés sans parler des moins de 21 ans) dès les premiers jours d’un mercato où les joueurs les plus en vue et les plus cotés étaient encore disponibles. Les Firas Sekkouhi, Gianni D’Angelo, Pedro Sá, Mohamed Dhaoui, Aymen Dahmen n’ont pas meublé les postes-clés qui étaient une urgence, voire la priorité des priorités ( excentré gauche, joueurs régisseurs et attaquants de pointe). Puis vint ce temps d’arrêt et coup de frein dans cette opération recrutement au plus mauvais des moments. Un joueur comme Aymen Harzi, qui aurait été une bonne affaire, a été engagé par l’USM ( il a marqué un des deux buts en amical contre la Mouloudia de Constantine ). L’attaquant stadiste Hamza Khadhraoui (auteur de deux des cinq buts encaissés face au CA) était lui aussi dans le collimateur et sur la liste mais le temps d’hésitation mis a fait avorter le projet. Maintenant, les joueurs restés sur le marché local sont devenus soit très chers et hors de portée, soit de calibre très moyen. Pour compenser cette lenteur dans la prise de décision qui va lui coûter très cher, Abdelaziz Makhloufi a dû consentir 830.000 DT pour arracher le défenseur polyvalent (arrière gauche et axial) Hichem Baccar à l’équipe de Monastir. Il est même prêt à conclure un contrat avec le milieu offensif Fadi Ben Choug pour un total de rémunérations égal à 1 milliard. Wajdi Sahli est lui aussi annoncé avec un montant à concéder également important. Sans parler de la nécessité de piocher encore dans le marché des transferts de joueurs étrangers. En résumé, beaucoup de chemin reste à faire au tandem Abdelaziz Makhloufi- Hassen Chaâbane pour concrétiser leurs promesses électorales et nous proposer un CSS qui joue les premiers rôles en compétitions nationales et en Coupe de la CAF. Le rattrapage est-il encore possible pour Abdelaziz Makhloufi et les siens pour redresser la barre et nous réserver les grandes surprises de dernière heure ? C’est la grande question que se posent et que lui posent tous les fans des «Noir et Blanc».