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Vie associative: Ressusciter les syndicats d’initiative touristique

Un syndicat d’initiative a une vocation fédératrice pour la promotion des atouts d’une localité dans tous les domaines. Qu’il s’agisse de produits, de services ou de talents, il est là pour les mettre en valeur et les inscrire dans des circuits appropriés en vue de leur commercialisation. C’est pourquoi il faut aujourd’hui s’employer à leur insuffler une nouvelle vie.

La notion de « syndicat d’initiative » s’est précocement installée à Tunis, quasi-simultanément avec l’installation d’une importante communauté européenne dans le quartier moderne de la ville. S’inspirant de l’exemple de Nice, sur l’autre rive de la Méditerranée, les opérateurs économiques de la capitale entendaient « créer à Tunis la joyeuse tradition qui donne à Nice son afflux d’étrangers et de curieux. ».

Il s’agissait d’augmenter l’attractivité de la ville pour inciter les Français à s’y installer et d’en dynamiser les circuits économiques, en particulier ceux en rapport avec les loisirs. Pour ce faire, une première structure a été mise sur pied en 1903 sous forme de « Comité d’hivernage » dont l’objectif principal était de « faciliter aux étrangers leur séjour et leurs excursions, mettre gratuitement à leur disposition tous les renseignements qui peuvent leur être utiles sur Tunis » et, plus généralement, pour faire apprécier aux visiteurs « cette terre aux larges horizons, aux sites étranges et aux attachants souvenirs. »

Ce Comité d’hivernage devait, par la suite, étendre son action à tout le pays et, progressivement, se muer en « syndicats d’initiative » qui ont fini par consteller le pays d’Aïn Draham à Nafta et de Gabès à Bizerte. La plupart de ces structures, agissant dans le strict bénévolat et « dans un but absolument désintéressé » ont cumulé les missions d’assistance aux voyageurs sur divers supports et à partir de points d’information installés en ville, et d’animation culturelle et de loisirs via des événements qu’elles organisaient tout au long de l’année. Elles étaient dirigées par des bureaux élus parmi les membres des diverses corporations professionnelles en rapport avec le tourisme local. Diverses subventions et cotisations finançaient leurs actions.

Une vocation fédératrice pour la promotion des atouts d’une localité

Les syndicats d’initiative ont commencé à perdre du terrain avec la caporalisation progressive des diverses organisations non politiques entreprise par le régime vers les années 70 du siècle dernier. Progressivement, les professionnels s’en sont désintéressés, préférant s’en remettre à l’Office du tourisme pour ce qui est purement touristique, délaissant l’assistance personnalisée aux voyageurs (les fameux Points i), l’animation de rue, les événements à caractère ludique et local. Qui se souvient du bureau du Syndicat d’initiative de la Place de la Victoire, à l’entrée des souks ? Et de la course annuelle des garçons de cafés sur l’avenue Bourguiba ?

Un syndicat d’initiative a une vocation fédératrice pour la promotion des atouts d’une localité dans tous les domaines. Qu’il s’agisse de produits, de services ou de talents, il est là pour les mettre en valeur et les inscrire dans des circuits appropriés en vue de leur commercialisation. C’est pourquoi il faut aujourd’hui s’employer à leur insuffler une nouvelle vie.

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