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Fête nationale de la femme : Le quotidien difficile des femmes rurales

 

Si le 13 août, journée nationale de la Femme, représente chaque année l’occasion de célébrer la femme dans les divers domaines ainsi que les droits et les acquis dont elle jouit depuis la promulgation du Code du statut personnel, cet événement n’arrive toutefois pas à occulter une réalité bien sombre: celle du quotidien amer des femmes rurales.

Contrairement aux «citadines», ces «guerrières» de la campagne ne penseront très probablement pas à célébrer cette journée car elle s’apparente à un jour comme les autres: elles devront comme d’habitude se lever à l’aube, monter à leur risques et périls dans une camionnette pouvant à tout moment SUBI un accident de la route et où elles seront entassées comme des sardines, « crevant de chaud », pour percevoir en fin de journée une maigre rémunération journalière qui suffira à peine à subvenir à leurs besoins alimentaires. Le 13 août n’a donc pas beaucoup de sens pour ces femmes de la campagne dont le parcours quotidien est semé d’embûches et  pour qui la vie est synonyme de survie.

L’eau: une denrée rare et inaccessible

Leur quotidien est d’autant plus dur et douloureux qu’elles ont très difficilement accès à une denrée vitale pour elles : l’eau. Tous les jours, munies de leurs bidons vides, elles parcourent des kilomètres à pied et traversent des endroits dangereux pour se retrouver souvent devant un point d’eau sec alors que «leurs hommes» son attablés à un café en train d’attendre qu’elles reviennent.

Lorsque l’occasion se présente à elles de faire part publiquement de leur opinion sur une chaîne d’information publique ou privée, elles ne se privent pas, la voix teintée d’amertume, d’exprimer ouvertement la souffrance et la frustration qu’elles ressentent, à savoir celles de ne pouvoir se laver, ni étancher leur soif au quotidien. «En ville, la question de l’accès à l’eau potable ne se pose pas avec autant d’acuité qu’à la campagne. Les femmes peuvent tous les jours boire à leur soif et se doucher à volonté. Par contre pour nous qui vivons à la campagne, cette denrée est rare et inaccessible. Nous devons tous les jours parcourir des kilomètres à pied pour nous procurer de l’eau et ce au péril de nos vies car nous pouvons croiser sur notre chemin des animaux sauvages. Avoir accès à l’eau relève du parcours du combattant pour chacun et chacune de nous», se plaint une habitante de la délégation de Sbikha (gouvernerat de Kairouan).

Finalement, le 13 août aura un goût amer pour ces femmes qui «triment»  et pour qui cette journée est et sera tout simplement, à l’instar de toutes les autres journées, synonyme de sacrifice et de privation.

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