Ces derniers jours, le mot est omniprésent, sur les écrans, à la une des journaux et sur les sites d’information. Evacuation des habitants en Grèce, suite aux feux qui ravagent les environs d’Athènes, évacuation des habitants dans les villes d’Ukraine. Mais là où le mot nous semble le plus approprié, le plus dramatique, là où il revêt tout son sens et son contre sens, c’est à Gaza. En temps normal, les pouvoirs évacuent la population en cas de danger naturel ou humain. A Gaza, les habitants ne sont pas avertis contre un quelconque danger naturel, eux qui connaissent l’ordre d’évacuation pour l’avoir reçu, vécu et observé à plusieurs reprises, sont évacués de force par les chars et les avions de l’occupant. Il y a quelques mois, ils ont été contraints de quitter le nord pour le sud, fuyant les mitraillages et les assassinats, une fois au sud, sous la menace, ils ont reçu l’ordre d’évacuer le territoire sous peine d’être bombardés. Du nord, les déplacés palestiniens sont appelés à évacuer les cités. Depuis deux jours, les habitants, errant d’un endroit à un autre, sans foyer ni domicile, fuient en masse Khan Younès, dans le sud de Gaza, pour rejoindre le nord. Actuellement, l’Etat sioniste brille (comme il l’a toujours fait) par ses coups tordus, d’une part, il déclare sa «volonté» de parvenir à un cessez-le-feu: «Moi et l’appareil militaire, nous soutenons l’option d’accord qui mènerait à un arrangement au nord et au sud», dixit Yoav Gallant, ministre de la Défense, et d’autre part, son armée tue (93 morts à l’école al-Tabiine, dont onze enfants et six femmes) et au moins 18 morts et plusieurs blessés à Khan Younès; faisant fi des appels de la communauté internationale pour un cessez-le-feu.
Les appels à une trêve à Gaza se multiplient, le Hamas demande l’application du plan Biden. Il y a quelques jours, les pays médiateurs (Egypte, Qatar et Etats-Unis) avaient appelé à la reprise demain, 15 août, des négociations sur une trêve associée à la libération des otages. «Les combats doivent cesser tout de suite», ont affirmé les dirigeants de ces trois pays dans une déclaration commune.
Mais les médiations, les négociations et autres discussions sur une trêve ou un cessez-le-feu semblent, hélas, s’éclipser de ce qui se profilerait à l’horizon : une guerre régionale.
Tout porte à croire que cette guerre est imminente, John Kirby, porte-parole de la Maison-Blanche, affirme que les États-Unis estiment que l’Iran pourrait lancer «cette semaine» une «série d’attaques conséquentes» contre Israël, précisant que le sujet avait été abordé lors d’un entretien lundi du président Joe Biden avec ses homologues français, allemand, italien et le PM britannique.
De son côté, le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a ordonné au porte-avions USS Abraham Lincoln d’«accélérer son transit» vers le Moyen-Orient, où les craintes d’une régionalisation de la guerre ne cessent de se renforcer. Une attaque iranienne significative contre Israël pourrait avoir lieu dès «cette semaine». Depuis des jours, les pays occidentaux (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Canada, etc.) ont appelé leurs ressortissants à quitter le Liban.
Une guerre régionale dont le premier responsable, — nous l’avons dit et répété — est Netanyahou serait donc imminente. Quelles conséquences aura-t-elle sur l’équilibre mondial?