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Trop de promesses, trop d’optimisme

Editorial La Presse

 

Onzième mois d’occupation, de bombardements, le bilan des morts s’alourdit de jour en jour, 40 173 recensés dans le territoire palestinien depuis le début de l’occupation israélienne ; l’accord sur un cessez-le-feu, tant évoqué, tant espéré n’est pas encore conclu, les signes sur une « probable » trêve ne sont même pas visibles… Pourtant, le secrétaire d’État américain Antony Blinken, trop optimiste et toujours prêt à annoncer les promesses et les bonnes nouvelles, a plus d’une fois claironné l’imminence de l’arrêt des hostilités. Il est ces jours-ci en tournée (la énième) dans la région et assure que Netanyahu lui avait «confirmé qu’Israël acceptait le plan de compromis» pour une trêve à Gaza, affirmant qu’il «incombe» désormais au Hamas «d’en faire de même». Le président Biden lui emboîte le pas : « le Hamas est en train de faire machine arrière dans les négociations de cessez-le-feu », déclare-t-il.

Blinken était hier en Egypte, pour la suite des négociations; il ne cite pas, ne fait même pas mention de la réponse du Hamas qui considère que « la nouvelle proposition américaine accède aux conditions de l’occupant et ne va pas vers un accord».

Le boucher de Gaza et ses protecteurs désignent le Hamas comme responsable du blocage qui ralentit et freine le plan américain. L’observateur avisé de la région, tout comme le béotien, comprend par là que les Palestiniens doivent accepter la proposition sans l’ombre d’une critique. Le monde entier connaît cette antienne qui ressemble désormais à une ritournelle dolente.

Pendant ce temps, les armes livrées par les Etats-Unis (dont celles fournies récemment) ont eu leur effet : les bombardements, les déplacements, les exactions, les incendies et les démolitions, la faim et la soif tuent encore les civils sans distinction. L’esprit des intentions  américain est là : d’une main, on donne des armes, de l’autre on propose des négociations de trêve.

Les organisations humanitaires sont débordées, quand elles ne sont pas chassées et poursuivies par l’armée israélienne; le Programme alimentaire mondial (PAM), annonce le pire pour les populations sans domicile. Il reste sur le terrain et fait tout ce qu’il peut pour apporter plus d’aide alimentaire à ceux qui en ont le plus besoin.

Sur le plan international et à propos de l’occupation des territoires palestiniens, il se trouve de plus en plus  de responsables de haut rang pour prendre des positions fortes qui les honorent et honorent leur statut.

Le dernier acte en date (il y en a d’autres) qui mérite le respect provient de Mark Smith, diplomate anglais en poste à Dublin (Irlande), qui a préféré démissionner que d’être « complice » des massacres contre les civils à Gaza.  Dans son courrier, il justifie sa démission en critiquant les ventes d’armes du Royaume-Uni à Israël, estimant que le ministère britannique des Affaires étrangères «pourrait être complice de crimes de guerre». « Il n’y a aucune justification à la poursuite des ventes d’armes du Royaume-Uni à Israël », écrit le diplomate spécialisé dans les questions de terrorisme à ses collègues et diffusé sur les réseaux sociaux. « Chaque jour, estime-t-il, nous sommes les témoins d’exemples clairs et incontestables de crimes de guerre et de violations du droit humanitaire international à Gaza perpétrés par l’État d’Israël ». M. Smith se décrit comme un expert en politique de vente d’armes.

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