Face à des défis immenses, une feuille de route à plusieurs volets et une mission des plus délicates et limitées dans le temps, la réussite exige un passage rapide à l’action.
Heureusement que pour ce comité d’urgence nommé par la Fifa, les choses ont commencé à aller très vite. Comme on l’a dit dans ces mêmes colonnes, le facteur temps est très important. Après une réunion lundi via la technique du zoom avec les membres de la Fifa chargés de la transition de la FTF qui devra aboutir par l’élection d’un nouveau Bureau Fédéral et après une rencontre mardi avec le ministre des Sports, les grandes lignes du court mandat transitoire du comité de normalisation ont été éclaircies et fixées. Ce sera une mission bien précise et sous étroite surveillance. Les premières décisions phares n’ont pas ainsi tardé et elles continueront sans doute à affluer avec un rythme endiablé dans les prochains jours. Ce sera d’abord une seule journée de championnat à jouer et non deux comme le voulait Faouzi Benzarti. Sa date a été reportée aux 31 août et 1er septembre avant l’entrée en stage et petite mise au vert de l’équipe nationale pour une courte préparation du match inaugural des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations Maroc 2025 contre le Madagascar le 5 septembre. Cette première décision prise montre bien que Kamel Idir, Zakia Bartagi et Chedli Rahmani ont déjà retroussé les manches et mis les pieds à l’étrier.
Pas de construction du neuf avec du vieux
La deuxième décision prise a été de nommer Mohamed Atallah, ancien président de la JSK, comme président de la Ligue Nationale de football professionnel. La volonté de coupure avec le sombre passé ira-t-elle jusqu’à nommer un nouvel administrateur, un élément- clé pour le bon fonctionnement de la Ligue ? Quand on connaît toutes les démarches et pressions qu’a l’ancien président de cette ligue, Mohamed Arbi, pour rester au poste jusqu’aux prochaines élections, on comprend le premier message fort adressé par le Comité de normalisation au tout début de son mandat : pas «du neuf avec du vieux». Cette règle sera de mise pour la nomination et la mise en place indispensable des commissions et des organes juridictionnels avant le coup d’envoi du championnat le 31 août. Surtout qu’ils ont un rôle important à jouer dans l’assistance de ce comité de normalisation pour la bonne marche de la période de transition. Ils sont au nombre de huit et la nomination de leurs membres est prioritaire et urgente. Il s’agit de la Commission fédérale du statut du joueur (transfert des joueurs professionnels tunisiens et étrangers), la Commission fédérale du football amateur (transfert et prêt des joueurs amateurs tunisiens), la Commission des compétitions (organisation des matches et gestion du calendrier), la Commission des équipes nationales (suivi des activités du onze national), la Commission fédérale des Litiges nationaux (résolution des différents litiges), la Commission fédérale des finances et du sponsoring (budget et questions financières de toutes sortes) et la Commission fédérale de Médecine (suivi médical et lutte contre le dopage). Seule la Commission fédérale des arbitres ne sera pas à l’étude puisque tous les pouvoirs sont maintenant aux mains du superviseur général Néji Jouini. Le comité de normalisation est aussi devant l’urgence de nommer le président et les membres d’un organe juridictionnel de première instance (étude des réclamations qui pourront surgir dès la 1ère journée) et d’un organe de deuxième instance (pour les appels contre les décisions en premier ressort). Tout ce travail de structuration du cadre de travail de ce comité durant son mandat doit être achevé avant la fin du mois. Une rude épreuve et un dur challenge à relever.