On l’a fréquemment soulevée, mais elle reste encore suspendue et sans réponse ni explications : et demain ? Cette interrogation taraude non seulement les responsables de la région, les citoyens qui vivent sous les bombes mais aussi l’opinion internationale, autant dire le monde entier, son Sud et son Nord.
Aucune personne, dotée d’humanité et de raison, ne trouve de mots forts pour tenter de décrire l’horreur du génocide et les souffrances qu’endurent les Gazaouis : depuis près d’un an, les meurtres de civils se perpétuent, les bombardements incessants et les déplacements de populations continuent devant les regards de l’opinion internationale et les témoignages de trop peu de médias restés sur place. Sans que l’ombre d’une issue ne semble pointer à l’horizon.
Le conflit (euphémisme qui évite la vérité de l’occupation) qui occupe le Moyen-Orient semble s’éterniser et ses solutions introuvables ; pourtant de nombreuses démarches ont été approchées, auscultées et essayées. On ne compte plus les sommets avortés, les mini-sommets infructueux et autres rencontres stériles de négociations de paix. Celle-ci s’éloigne hélas, jour après jour.
Pas plus tard qu’hier, mardi, l’armée israélienne a frappé dans la nuit la zone humanitaire d’Al-Mawasi à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, faisant au moins 40 morts, 60 blessés et au moins une quinzaine de disparus. Cette zone a été pourtant désignée par l’armée israélienne elle-même comme une zone humanitaire sûre.
Comme d’habitude, régulièrement et sans gêne, l’occupant présente l’opération comme étant dirigée contre un «centre de commandement» du Hamas, celui-ci a démenti les allégations et affirme ne pas avoir de combattants sur place.
Plus tôt, la veille (lundi 9 septembre) cette même armée a bombardé la Syrie, dans un raid qualifié des plus meurtriers. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (Osdh), disposant d’un vaste réseau de sources dans le pays, a fait état de 26 morts et 37 blessés.
La semaine dernière, cette armée marchait sur la Cisjordanie, soutenant les colons venus chasser les civils palestiniens de leurs terres. Là aussi, on a dénombré des morts et des déplacés, le gouvernement israélien invoque une fois de plus la présence de terroristes, c’est devenu une rengaine. Plus tôt encore, le 31 juillet, l’armée assassine Ismaël Haniyeh, chef politique du Hamas à Téhéran.
En allumant le feu ici, en attisant un autre ailleurs, en refusant sous toutes les formes de mensonges et d’esquives les solutions lors des négociations de trêve, en allant vers une catastrophe (annoncée), le bourreau de Gaza semble décidé à matérialiser son scénario: régionaliser le conflit. Et, parallèlement, engager les pays voisins, notamment l’Iran, à entrer en guerre. Est-ce dans son intérêt ? Absolument ! Car pour rester au pouvoir, il n’a qu’une seule bouée de sauvetage: la guerre.