Accueil Panorama Faubourg de Bab Souika — Médina de Tunis: L’âme bienveillante de Sidi Mahrez

Faubourg de Bab Souika — Médina de Tunis: L’âme bienveillante de Sidi Mahrez

Il est difficile de ne pas ressentir cette sensation de quiétude et de sérénité à chaque fois qu’on pénètre à l’intérieur du mausolée qui abrite le tombeau de Sidi Mahrez dans le faubourg de Bab Souika. Le silence s’installe vite après avoir traversé le souk bruyant qui jouxte l’édifice. A peine franchi le vestibule qu conduit à la salle funéraire dans laquelle est enterré ce Saint Patron, on se sent coupé du monde. Le calme qui y règne, accentué par la pénombre dans laquelle sont plongées les vastes pièces dont le riche décor est inspiré du style ottoman, incite à la spiritualité et la méditation. Mais qui était Sidi Mahrez ? Né dans la banlieue de l’Ariana, en 953, Mohamed Mahrez Ibn Khalef a voué sa vie à l’étude et l’enseignement du Coran.

Fervent défenseur de la doctrine sunnite malékite, cet érudit, ascète, se lance à corps perdu contre l’assaut des Fatimides qui veulent imposer le rite chiite aux habitants de la Médina et s’engage à leurs côtés après l’assaut de «l’homme à l’âne» Abou Yazid qui tente de mettre à sac les quartiers de la Médina. Il participera, après le départ de ce dernier, à la reconstruction des souks et des remparts et contribuera à donner une nouvelle dynamique à la vie sociale et économique intra-muros.

Sa bravoure, son courage à toute épreuve, le soutien inconditionnel qu’il apporte aux sans-abris et aux communautés dans le besoin (c’est lui qui va venir en aide à la communauté de confession juive en les installant dans la hara, à proximité de sa demeure) lui valent d’être désigné «Sultan de la Médina» par les habitants. La célèbre citation «Yehrez Mehrez» rappelle, à chaque fois, le rôle crucial joué par ce dernier dans la protection de la Médina de Tunis.

L’homme pieux avait aussi l’habitude de se retirer de la vie sociale dans un petit sanctuaire moins connu situé dans le faubourg de Bab Jedid afin de se recueillir et de se consacrer à la méditation.

Plus de 1.000 ans après sa mort (il est décédé en 1022), la mémoire et l’âme de Sidi Mahrez continuent toujours à veiller sur les habitants de la Médina de Tunis.

Charger plus d'articles
Charger plus par Imen Haouari
Charger plus dans Panorama

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *