Le conseil de direction de l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) parviendra-t-il à étouffer dans l’œuf la polémique ou la scission qui menace d’éclater entre certains de ses membres sur la question de la révélation des noms des députés qui ont parrainé certains candidats à l’élection présidentielle dont le premier tour est programmé pour le 15 septembre prochain ?
Il se trouve, en effet, que certains membres de l’Isie considèrent (et ils ont fait savoir publiquement leur position) que l’opinion publique a le droit d’être éclairée sur l’identité des députés qui ont accordé leurs signatures aux candidats à la présidentielle et d’être informée également sur l’identité des candidats qui ont profité des parrainages en question.
En plus clair, ceux qui soutiennent l’idée de tout révéler au public veulent que les électeurs qui ont voté pour les députés sachent pour qui parmi les candidats au palais de Carthage ces derniers ont «cédé» leurs voix.
Par contre, ceux qui s’opposent à l’idée de tout dévoiler évoquent le principe du respect des données personnelles, estimant qu’il s’agit là d’une donnée personnelle à l’accès de laquelle personne n’a droit qu’avec l’accord de son propriétaire.
Et la polémique risque d’opposer non seulement les juristes soutenant l’une des deux approches en débat, à savoir le respect des données personnelles et le droit de l’électeur à l’information, mais aussi les membres du conseil de direction de l’Isie qui ne sont pas encore parvenus à trancher la question définitive à même de répondre aux attentes des électeurs.
Il est, en effet, d’une importance majeure d’accéder aux attentes des électeurs, d’éclairer leur lanterne et surtout de prendre la décision qui va de pair avec l’essence même de l’opération électorale : la transparence et l’intégrité du principe même des élections dans le sens de l’égalité des chances des candidats, d’une part, et l’accès des électeurs à toutes les informations et données qui leur permettent d’opter pour les meilleurs choix possibles, d’autre part.