Le futur projet de la loi de finances 2025 commence à capter l’attention des opérateurs économiques. Le ministère des Finances en a divulgué les grandes lignes ainsi que les orientations devant permettre d’adopter une démarche réaliste et prudente visant la maîtrise des engagements de l’etat et la préservation des équilibres de trésorerie à court et moyen termes.
Rappelons que l’élaboration du nouveau PLF 2025 intervient dans un contexte macroéconomique et financier international caractérisé par des chocs et des tensions géopolitiques.
Autant de défis qui nécessiteront la prise en compte de la capacité de mobilisation des ressources potentielles qui est incontournable pour faire face aux attentes socioéconomiques sans cesse croissantes et qui ne peuvent être couvertes que dans la limite des disponibilités financières attendues.
Comme tout projet du budget de l’État, celui de l’année prochaine devrait garantir une utilisation optimale des ressources et deniers publics dans un cadre de gestion plus efficace, plus responsable, pour atteindre les objectifs escomptés.
Dans la continuité des réformes structurelles
Le contexte dans lequel intervient la loi de finances 2025 est assurément plein de défis pour la Tunisie dans la mesuse où, sur le plan interne, le gouvernement devrait assurer la continuité des reformes structurelles de l’économie qui permettraient de booster le pays vers plus de progrès et de prospérité et sur le plan extérieur de s’affirmer comme un partenaire fiable et performant.
En effet, le projet du budget 2025 s’annonce lourd d’enjeux : consolidation de la dynamique d’investissement, poursuite de la mise en œuvre des réformes structurelles et maintien de la durabilité des finances publiques, réalisation d’un équilibre entre les dimensions sociales et économiques. Il s’agit aussi de trouver des solutions à la hausse des prix et la rareté de l’eau. Ainsi, dans le contexte des changements climatiques et des défis économiques, le gouvernement devrait renforcer la sécurité hydrique et alimentaire. En mettant en œuvre de grands projets dans le domaine du dessalement de l’eau et en promouvant une agriculture durable, des efforts sont à déployer pour subvenir aux besoins de tous les citoyens.
Le projet de loi de finances pour l’année fiscale 2025 représente une opportunité pour consolider les acquis, réaliser un équilibre entre les dimensions économiques et sociales et répondre aux priorités nationales en matière de contrôle des dépenses, d’amélioration des ressources publiques, et de soutien aux secteurs stratégiques.
Dans ce sillage, le projet du budget de l’Etat, axé sur des principes de rigueur budgétaire et de développement durable, s’inscrit dans la continuité du plan de développement 2023-2025.
Les principaux axes
L’un des objectifs centraux du projet de loi de finances 2025 est de maîtriser la masse salariale en la ramenant à un niveau jugé plus acceptable par rapport au produit intérieur brut (PIB). En parallèle, le gouvernement adopte une politique axée sur l’amélioration des ressources publiques.
Le projet met également l’accent sur la rationalisation des dépenses de fonctionnement. Il est prévu de limiter la croissance des dépenses à 4 %, en concentrant cette augmentation sur le remboursement des arriérés et le financement de nouveaux projets d’investissement.
Par ailleurs, parmi les axes fondamentaux du PLF, figure la préservation du pouvoir d’achat des citoyens par la gouvernance des dépenses publiques et la rationalisation des subventions, notamment pour les produits de première nécessité. Des mesures sont également prévues pour soutenir la production agricole nationale et renforcer la sécurité alimentaire, en particulier en ce qui concerne le blé dur, afin d’assurer l’autosuffisance.
Afin de soutenir l’économie, le projet de loi prévoit une augmentation des dépenses d’investissement, avec un accent particulier sur les projets d’infrastructures et la relance des projets publics en suspens.
En parallèle, des réformes fiscales seront introduites pour établir un système fiscal plus équitable. L’objectif est de redistribuer de manière plus juste le fardeau fiscal entre les différentes catégories sociales, tout en allégeant la pression sur les classes moyennes et les familles à faible revenu.
Selon le «rapport des hypothèses et des grandes orientations du budget de l’Etat de l’année 2025», publié par le ministère des Finances, l’objectif pour la période 2025-2027 étant de créer l’espace budgétaire nécessaire à l’investissement dans des secteurs vitaux, et de mobiliser des allocations plus importantes pour développer les infrastructures et attirer davantage d’investissements internationaux.
En ce qui concerne la compensation des produits de base, le gouvernement sera appelé à prendre des mesures visant à rationaliser la consommation, à faire face à la spéculation et à la contrebande et à améliorer la production agricole en accordant la priorité à la subvention des grandes cultures.
L’amélioration de la gouvernance des entreprises publiques, l’autonomisation économique des catégories vulnérables, le développement de l’économie sociale et solidaire et l’accélération de la transition énergétique… figurent, également, parmi les priorités fixées pour la période 2025-2027.