L’aménagement d’un espace équipé en appareils informatiques, avec toutes les commodités requises, dans une salle attenante au centre grâce à l’aide américaine, n’est qu’un échantillon de ce qui est prévu à moyen terme pour améliorer les conditions d’apprentissage et de formation des apprenants. De nouveaux défis sont aussi à relever, doublés d’une plus grande ouverture régionale et internationale, grâce au renforcement du partenariat PPP.
« La formation est l’essence de tout succès », affirme Arnaud Boti, administrateur subsaharien, en allusion au fait que tout commencement d’un chemin vers la réussite dans un métier dépend du socle, de la solidité de la base offerte par la formation professionnelle, notamment pour un grand nombre de métiers manuels.
D’une année à l’autre, la formation professionnelle en Tunisie est en quête de nouveaux défis opérationnels et horizons à même de lui donner un nouveau souffle. Idem pour cette rentrée 2024-25, dont le coup d’envoi a été donné le 14 septembre, par M. Riadh Chaoued, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, depuis les locaux du Cfpti à la Cité Ettadhamen, à l’Ariana.
Accompagné notamment de son staff directeur, du nouveau gouverneur de l’Ariana, M. Walid Sandid, M. Marwen Ben Slimene, directeur général de l’Agence tunisienne pour la formation professionnelle (Atfp), le ministre a confirmé que la formation professionnelle est une voie de réussite et d’excellence, lorsque le nombre de spécialités dépasse 80%, souhaitant aux apprenants une nouvelle année réussie et un parcours professionnel prometteur.
Volet chiffres, le nombre total d’offres de formation disponibles au cours de cette année est de 90 000 postes, dont 34 549 sont proposés par l’Atfp, à raison de 12 274 offres durant la session de février et 22 275 offres durant celle de septembre 2024. Le reste des offres de formation étant réparti entre les autres intervenants dans les secteurs public et privé.
Pour une formation de qualité
En fait, le programme de travail du ministère est à l’ordre du jour. Selon le ministre, la nouvelle année de formation comporte une augmentation du pouvoir d’inclusion de 705 apprenants supplémentaires, une reprise de la mise en œuvre de 8 projets de restructuration et d’aménagement de l’énergie de l’air conditionné pour un certain nombre de centres, dortoirs et restaurants. Il est aussi question d’assurer une formation au niveau du certificat de compétence suivant un focus méthodologique de qualité et d’évaluation basé sur les spécifications globales ISO 21001 dans 5 centres de formation professionnelle et startup en certification des composants selon les normes ISO 17024. L’objectif est d’organiser des cours de formation avec une double certification pour la formation de spécialistes en diagnostic et réduction de l’empreinte carbone pour les institutions économiques.
Le démarrage de la formation dans le domaine de l’industrie intelligente (Industrie 4.0) fait également partie des objectifs visés. Afin de fournir les conditions propices à la réussite de l’année de formation, le ministre a annoncé que de nombreux dossiers pertinents ont été traités avec l’amélioration des conditions de formation, de séjour et de vie au profit des membres d’un nombre important de centres de formation professionnelle sous la supervision de l’Atfp, ainsi que le développement du mode de formation initiale et de celle à distance, ainsi que la simplification des procédures.
Dans le cadre de l’amélioration du climat social, dans la foulée de la nouvelle rentrée, il a été décidé d’agir positivement dans le dossier de l’uniforme de travail dans les quatre structures relevant du ministère. De même, le logement, l’infrastructure, les ressources humaines, la vie de groupe, et autres ont fait l’objet de la séance de travail réunie, par la même occasion, audit centre.
Par ailleurs, il y a, encore, des défis à relever : promouvoir la qualité de la formation et s’ouvrir à son environnement économique, à travers des programmes de partenariat mutuellement bénéfiques. Autre point, ce que l’on appelle formation pédagogique alternée entre le secteur public et le secteur privé et qui ne constitue pas en partenariat avec le tissu économique. Des efforts structurels sont fournis, afin d’établir une culture d’intégration, une pédagogie renforcée et de nouvelles approches de formation, dont la formation en institution.
Défis et partenariats
Ceci étant, sans négliger la complexité du choix en la matière, avec la prise en compte de 231 spécialités touchant 12 secteurs. L’objectif est plutôt autre que celui de la promotion de l’apprenant, mais sa valorisation à l’échelle nationale ou régionale. Ainsi, s’agissant des débouchés et de l’ouverture à l’international, il a été convenu de conclure, d’ici la fin du mois prochain, un accord de partenariat, notamment, avec la Libye, comportant sur l’échange d’expériences et la formation des stagiaires.
A ce titre, il n’y a pas uniquement un bénéfice au niveau de la formation, mais aussi au niveau de la main-d’œuvre. « On réfléchit aujourd’hui sur les moyens d’assurer l’interconnexion électronique entre les besoins et les biens du marché libyen et entre les demandeurs d’emploi en Tunisie. Ainsi que les accords d’aujourd’hui avec l’Italie, la France et l’Allemagne. Mais l’appareil de formation professionnelle traverse une crise avec un peu plus de réactivité », fait-il remarquer.
Et puis, à l’en croire, la formation n’est pas seulement un métier. Aujourd’hui, on doit se concentrer sur les soft skills, sur ces jeunes en les préparant au marché du travail. Pas seulement au niveau technique et des expériences professionnelles, mais sur la manière de communiquer et la façon de réaliser certains projets. Pour lui, le défi n’est pas seulement d’intégrer ces jeunes dans le marché du travail, car le ministère de tutelle compte créer une initiative spéciale qui encourage le jeune à monter son propre projet.
Pour ce faire, le ministère devrait s’y impliquer, afin de fournir les meilleurs services à ceux qui cherchent à acquérir une formation. L’option de la formation professionnelle est considérée comme un choix stratégique et le développement des ressources humaines est la solution idéale à tous les problèmes soulevés dans le pays.
Un formateur avoue tout l’intérêt qu’il y a à renforcer la culture de la formation, un secteur qui progresse d’une année à l’autre, avec des débouchés professionnels pour 70% des apprenants issus des différents centres de la Tunisie. Des témoignages de jeunes stagiaires ont été entendus sur leur intérêt à étudier dans le centre d’Ettadhamen pour devenir technicien ou ingénieur en électromécanique, dont l’un d’eux affirme qu’il veut ouvrir son propre projet. Soit, des jeunes qui ne manquent pas d’ambition.