En ces moments où la Tunisie vit en pleine période électorale avec la tenue du scrutin présidentiel le 6 octobre 2024, les discussions relatives à la situation du tissu associatif, son rôle et ses perspectives d’avenir reprennent.
En effet, selon les dernières données fournies par le Centre d’information, de formation, d’études et de documentation sur les associations (Ifeda), le nombre des associations actives dans des secteurs divers s’élève, à la date du 17 septembre, à plus de vingt cinq mille.
Le gros du chiffre, qualifié de respectable par les observateurs, est concentré dans le Grand-Tunis suivi de Sfax et de Nabeul, sachant qu’il existe plusieurs types d’associations dont celles humanitaires, les associations de défense des droits de l’homme, les associations de développement et bien d’autres.
A noter que chaque type d’association joue un rôle unique et important qui lui est dévolu dans un secteur bien déterminé et défini à l’avance selon son statut dont le secteur culturel, éducatif, social, scientifique, environnemental, etc.
Il convient de rappeler que le secteur a vécu certains remous, il y a près d’un an, à la suite d’une proposition d’amendement de la loi sur les associations, initiée par une dizaine de députés. Il s’agit d’un texte censé remplacer un décret-loi adopté en 2011 et dont les promoteurs soupçonnent le monde associatif de servir des agendas de «puissances étrangères», d’où leur volonté de lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Ce projet de loi a connu des réactions diverses voire opposées, dans le sens où certains y voient une «régression de la place et de l’influence des associations…».
D’autres ont un avis contraire et brandissent des chiffres inquiétants. Qu’on en juge!
Il ressort, de données officielles, que quelque 2,366 milliards de dinars de financements étrangers auraient afflué vers les associations entre 2011 et 2022. Ces révélations font peser des doutes sérieux sur la souveraineté et l’indépendance du tissu associatif tunisien. D’où les appels des partisans de l’amendement en faveur de la transparence financière des associations.
En tout état de cause, nombreux sont les juristes qui considèrent ledit projet de loi, à un ou deux éléments près, comme étant positif puisqu’il consacre, avant tout, la souveraineté nationale tout en mettant un terme aux éventuels risques de financements douteux.