Véritable problème en Tunisie, le gaspillage alimentaire prend, au fil des jours, les allures d’un fléau impactant la vie quotidienne des Tunisiennes et des Tunisiens, particulièrement au niveau des ménages et des institutions touristiques, d’où l’urgence de penser sérieusement à éliminer les causes du gaspillage et son impact sur la sécurité économique, sociale et environnementale.
Ce sujet revient périodiquement sur la scène, surtout qu’il ne porte pas sur un seul produit, mais quasiment sur les différents types d’aliments, et ce, de la phase de production à la consommation en passant par la collecte, la transformation et la distribution. Ce qui fait perdre à chaque ménage tunisien environ deux cent quarante dinars, selon les estimations d’un spécialiste en économie agricole, soit l’équivalent de 480 MD pour l’ensemble des Tunisiens.
Des pics sont enregistrés durant l’été et le mois de Ramadan qui peuvent atteindre les 5%.
Et si l’on sait qu’une bonne partie dudit gaspillage, soit cent millions de dinars par an, est causée par la consommation de pain fabriqué à base de céréales qui coûtent cher à la collectivité nationale. Du fait qu’elles sont importées et payées en devises sonnantes et trébuchantes, d’une part.
D’autre part, outre les pertes sèches d’argent, le gaspillage a d’autres impacts non moins graves, dans la mesure où il aggrave l’empreinte écologique du pays à cause des exploitations excessives des ressources naturelles et de la dégradation de l’écosystème et du climat.
Tout le monde sait, en effet, que les produits gaspillés ont pour destination finale les décharges publiques, sachant que les déchets impactent négativement l’environnement, le sol, l’air et la nappe phréatique,
Il ne faut pas oublier, par ailleurs, que « l’impact des déchets sur le climat est très important, selon les experts, dans le sens où le système alimentaire est le premier responsable des émissions de gaz à effet de serre », rappelant que le gaspillage commence dès la production agricole et que les aléas climatiques affectent durement les récoltes.
En tout état de cause, la société tunisienne semble avoir pris la vraie dimension de cet enjeu, et ressent les pénuries de certaines ressources naturelles, comme l’eau ainsi que la rareté de certains produits alimentaires. Ceci nous amène à dire que les départements ministériels et les établissements concernés dont notamment les ministères de l’Agriculture, du Commerce, de l’Industrie et de l’Environnement sont appelés à coordonner leurs actions, en vue de mettre au point les stratégies concertées et adéquates contre le gaspillage alimentaire.