LE coup de filet des forces de l’ordre contre les trafiquants de stupéfiants cette semaine est de taille. Elles ont, en effet, démantelé deux réseaux de trafiquants de drogue, l’un à Tunis et l’autre à Ben Guerdane. Dans sa besace, la police a compté quelque quarante mille pilules stupéfiantes. Une « marchandise » destinée à être écoulée dans le milieu scolaire. Pour les parents d’élèves, c’est au-delà d’une bonne nouvelle parce qu’il s’agit d’un acte rassurant et qui s’inscrit dans le cadre de la politique d’assainissement des alentours des établissements éducatifs. Quelques échelons que nous gagnions sur l’échelle de la quiétude, et les parents tunisiens le méritent.
Rappelons que le 4 octobre 2023 , le chargé de l’information au ministère de l’Intérieur a déclaré que «quelque 1.400 personnes recherchées pour des affaires diverses ont été arrêtées dans le cadre de la campagne sécuritaire conjointe menée par les ministères de l’Education et de l’Intérieur autour des établissements éducatifs». Cette opération survenait juste à la suite d’un conseil des ministres où le Chef de l’Etat, Kaïs Saïed, a, à maintes reprises, appelé à des solutions urgentes face à l’amplification de ce fléau qui ronge nos adolescents dans le milieu scolaire. Selon l’enquête publiée par l’Institut national de la santé en 2023, 7,9% des lycéens ont rapporté avoir fumé du cannabis au moins une fois. Ces mêmes personnes ont indiqué qu’il est aisé de se procurer aussi bien du cannabis que des comprimés stupéfiants aux alentours des lycées Ces opérations sécuritaires qui réussissent chaque année à bloquer l’approvisionnement des milieux scolaires par les malfrats et leurs produits toxiques sont à saluer.
Ça rassure, et cela nous donne cette sorte de quiétude que nous ne sommes pas les seuls à défendre nos enfants avec nos moyens limités. Il y a tout un appareil sécuritaire qui nous soutient. Renforcer la sécurité policière autour des lycées et des établissements scolaires devient plus que souhaitable. D’aucuns préconisent même d’installer des caméras de surveillance.
Mais la solution ne peut pas être uniquement sécuritaire. Il y a un travail de prise de conscience à mener sur les effets délétères de cette addiction, ainsi qu’une stratégie de communication autour des dangers de la consommation de drogue en commençant par fermer la première porte à ces dépendances toxiques. En effet, la dernière enquête de la MedSPAD a démontré que la porte d’entrée dans l’univers de la toxicomanie est indéniablement la cigarette. Or, il y a une loi interdisant de fumer dans les lieux publics et cette loi n’est pas du tout appliquée. Il s’agit de convaincre le ministère de l’Education de cette réalité afin qu’il puisse assainir le milieu scolaire en interdisant la cigarette dans ces lieux publics et en menant des campagnes avec le ministère de la Santé.