Dans un contexte marqué par des défis économiques majeurs, plusieurs questions se posent avec acuité, notamment les priorités du gouvernement, les leviers économiques à activer dans la nouvelle loi de finances 2025, ainsi que les obstacles potentiels à la mise en œuvre des réformes structurelles à court, moyen et long termes. L’économie aborde 2025 avec des perspectives positives, mais non sans défis. Les défis économiques sont désormais nombreux et demeurent en très grande interaction avec les défis sociaux .Il s’agit en effet de pouvoir atteindre un taux de croissance à la hauteur des ambitions et attentes du pays, de réduire le taux de chômage , de renforcer l’investissement, d’améliorer le climat des affaires, de maintenir la durabilité des finances publiques, de développer la souveraineté du pays dans des secteurs sensibles…Toutefois, la problématique de la lutte contre l’inflation et le soutien du pouvoir d’achat du citoyen restent, comme dans la majorité des pays, un souci permanent. Sachant que le phénomène inflationniste en Tunisie a été particulièrement ressenti par la population étant donné qu’il a touché davantage et de manière substantielle les produits alimentaires qui constituent l’essentiel des besoins de la classe moyenne et de la classe à revenus faibles.
La Tunisie a toujours su équilibrer entre la gestion des crises et difficultés conjoncturelles et les projets structurels à moyen et long terme. Elle a traversé des difficultés sanitaires (crise du Covid) naturelles (sécheresse) ou imposées par le contexte international (impact des guerres, inflation importée). Mais les réformes et les projets structurels continuent d’avancer, (Etat social, gestion de la question de l’eau, transition énergétique, amélioration du climat des affaires, partenariats stratégiques…)
À l’évidence, une nouvelle stratégie économique est indispensable pour orienter le pays vers un chemin de croissance élargie, durable, inclusive et saine. Cela nécessite la mise en œuvre rapide de réformes ambitieuses, malgré les défis qu’elles représentent, les conséquences des chocs endogènes et exogènes, combinées aux nombreuses rigidités structurelles qui freinent l’investissement national et étranger, à un environnement géopolitique fragmenté et au ralentissement de l’économie mondiale.
Il est crucial de fixer aujourd’hui les priorités de la prochaine étape, de planifier les réformes avec précision.