Eliminatoires CAN 2025 – 3e journée – Demain Tunisie–Comores (20h00 à Radès) : Retrouver des sensations

169

 

Les équipiers de Skhiri ont une obligation de charmer et de redonner de la passion et du mordant à une équipe nationale souvent trahie par ses contre-performances.

On peut parler pendant des jours des choix controversés de Faouzi Benzarti et de son staff depuis leur avènement en équipe nationale.

Mais le fait est là, ils sont aux commandes et ils ont réussi au moins à rafler, sans beauté aucune, les 6 points. L’équipe de Tunisie file tout droit vers la CAN 2025, et c’est une performance minimale et pas extraordinaire, vu le métier et la valeur des joueurs et de l’historique de notre nation en football africain. Maintenant, il y a une double confrontation à réussir contre les Comores, une sélection modeste et qui n’a ni la stature ni le rang de l’équipe de Tunisie.

Six points garantis ? Ce serait infirmer la physionomie des deux derniers matches où on a sué pour l’emporter. Ce serait également nier le changement survenu en football africain depuis plus de cinq ans voire plus où les écarts entre grands et petits se sont réduits de plus en plus. Néanmoins, l’équipe de Tunisie est si supérieure aux Comores et doit le confirmer sur le terrain. Il faut gagner cette double confrontation pour se qualifier à la CAN et pour bien aborder les éliminatoires du mondial.

A-t-on les joueurs pour cela ? 

Reste alors l’enjeu le plus capital à notre sens, celui de devoir charmer et de réhabiliter l’équipe de Tunisie dans son élément.

Cela fait des années qu’on patauge, qu’on change sans cesse de sélectionneurs et de joueurs-cadres ( même si certains sont encore collés et refont surface à chaque fois qu’on les annonce partants et finis). Et souvent, nous étions déçus, désarçonnés de voir l’équipe de Tunisie reculer et ne plus jouer les premiers rôles à la CAN. Un problème de joueurs ? De sélectionneurs ? D’encadrement ? De facteurs externes ? C’est tout ça, et c’est aussi ce football pratiqué qui ne donne plus envie d’aller au stade pour voir un match de la sélection.

Ce ne sont plus ces joueurs qui drainaient les foules, qui faisaient chavirer, qui donnaient de l’adrénaline à tous. Et d’ailleurs, c’est un public qui a changé de nature et de comportement. C’est un autre public formé de familles essentiellement, de gens qui vont à Radès parce que l’entrée est gratuite et qui n’ont pas forcément cette envie frénétique pour le jeu et les sensations que seuls les férus connaissent. Tout cela, on ne peut pas l’effacer en deux matches, c’est une tendance chronique et enracinée depuis des années. Mais, on peut déjà renverser cette tendance, essayer d’afficher un léger mieux, et jouer mieux et donner l’impression que quelque chose se fait. Rien de cela, on a pratiquement les mêmes joueurs, les mêmes associations de joueurs dans les trois compartiments.

Avec Benzarti, on est allé vers un va-et-vient d’un match à l’autre. Des joueurs titulaires ne sont plus là, d’autres oubliés reviennent le match d’après, des joueurs retenus mais délaissés parce que remplaçants dans leurs clubs, alors que d’autres remplaçants de luxe sont toujours là ( Bechir Ben Said par exemple). Peut-on alors rêver d’un vrai renouveau ? Pour le moment, il faudra attendre et voir si la copie de Benzarti va être attrayante. Et si l’entraîneur fixe les idées et les choix de jeu, ce sont les joueurs qui les façonnent et qui les appliquent selon leurs qualités.

Ce sont eux les vrais acteurs. Pour espérer retrouver la joie de regarder un match de la sélection, il faut qu’on soit sûr d’une chose : que ces joueurs retenus et mis sur le terrain ont l’ADN des victoires et de l’effort continu. Qu’ils savent se donner à fond et avec générosité et aller au-delà de tous les aléas. Mais remarquons que quelques joueurs manquent déjà pour diverses raisons, et que leur ombre se fait ressentir tels que Achouri et Letaief (deux joueurs forts sur les couloirs), Abdi et Saâd (blessés), ainsi que Cherni (arrière gauche qui fait parler de lui mais qui n’intéresse pas Benzarti et Yaâkoubi). Le par cours est encore long et jalonné d’obstacles à surmonter.

Laisser un commentaire