A la boîte : La naissance du monstre ou le théâtre immobile

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C’est à travers une iconographie religieuse que Mohamed Ben Slama, l’iconoclaste, a choisi de s’exprimer. Un retable d’église, ni tout à fait ouvert ni tout à fait fermé, lui permet de brûler les idoles, de désacraliser le sacré, de faire jaillir les monstres à travers les icônes.

Il faut avouer que le titre de l’exposition n’était pas très attractif en ces temps anxiogènes. Mais bon, Mohamed Ben Slama nous avait habitués, dans son œuvre, à ses fantômes, à ses succubes, à ses incubes, à ses têtes de mort, à ses faunes et autres créatures d’univers parallèles. Et puis nous avions confiance dans les choix et sélections de Fatma Kilani qui nous offre, dans sa Boîte, un regard pertinent et sélectif sur la scène artistique. C’est à travers une iconographie religieuse que Mohamed Ben Slama, l’iconoclaste, a choisi de s’exprimer. Un retable d’église, ni tout à fait ouvert ni tout à fait fermé, lui permet de brûler les idoles, de désacraliser le sacré, de faire jaillir les monstres à travers les icônes.

Car le monstre est partout dans cette fresque qu’il nous offre, dans la grande prêtresse qui officie une cérémonie certainement satanique, dans les personnages ambigus qui la cernent pour on ne sait quelle célébration ou quel sacrifice, dans le serpent biblique qui jaillit à point nommé.

«Chez Ben Slama, la puissance ou l’hypocrisie du collectif est souvent interrogée. Ses compositions articulent des figures archétypales au travers desquelles se distribuent des rôles séculaires et se reforme le théâtre social. Les relations entre individus, la loi et l’interdit, la norme et le tabou, les jeux de la séduction et du pouvoir travaillent de toutes parts ces spectacles tragi-comiques en attente de dénouement», écrit Marguerite Pilven, historienne de l’art et philosophe.

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