Le projet politique et socioéconomique du Président de la République était clair dans son esprit, avant même qu’il ne postule pour la magistrature suprême et depuis qu’il sillonnait le pays pour expliquer sa vision et sa conception du type de société à instaurer.
Et parmi les piliers de son projet de société, on trouve celui consistant à créer les sociétés communautaires en vue d’un développement de projets répondant aux besoins des collectivités allant crescendo ces jours-ci.
Cette initiative, solidaire et responsable, est en train de faire son bonhomme de chemin en Tunisie dans le but de promouvoir l’entrepreneuriat social, de soutenir et accompagner les entrepreneurs dans la création de leurs entreprises au niveau régional.
S’inscrivant, donc, dans cet esprit, les entreprises communautaires sont appelées à jouer un rôle axial dans l’inclusion économique en Tunisie tout en ayant pour objectif principal la promotion d’une répartition équitable des richesses par l’exercice collectif d’une activité économique, sans oublier qu’elles doivent répondre aux besoins spécifiques des différentes régions.
or, après des hauts et des bas dus aux tergiversations et aux nombreuses procédures, devenues un prétexte pour décourager ces projets. D’un autre côté, les créateurs de sociétés communautaires pourront exploiter les biens publics de l’Etat à des prix symboliques.
Pour réussir un tel projet, il est nécessaire de concevoir des mécanismes viables et fiables pour le financement de ces sociétés sachant que le Chef de l’Etat a déjà et à maintes reprises, assuré les entrepreneurs ayant lancé des sociétés communautaires, de son soutien à travers un accompagnement que ce soit pour les projets déjà lancés ou pour ceux qui sont en cours de création.
On citera, à cet effet, la loi de finances 2023 qui renfermait, déjà, des mesures en faveur des entreprises communautaires, et ce, par le biais de son article n°29, dont une ligne de financement permettant l’octroi de prêts aux sociétés citoyennes à des conditions préférentielles sachant qu’une enveloppe de 20 millions de dinars, prélevée auprès du Fonds national de l’emploi, a été dédiée à cette ligne de financement.
C’est dans ce cadre que la Banque Tunisienne de Solidarité (BTS) avait approuvé, en 2023, le financement de 15 entreprises communautaires, opérant notamment dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, des industries agroalimentaires et des énergies renouvelables, et ce en y consacrant un investissement d’un montant de 4 millions de dinars.
Deux ans après, les décisions d’appui à ces sociétés communautaires sont passées à des paliers supérieurs, avec les mesures contenues dans le projet de la loi de finances de 2025 prévoyant, dans son article 48, l’allocation de vingt millions de dinars supplémentaires en plus de l’allocation de 10 millions de dinars au profit du Fonds national de garantie.
Plus encore, une autre proposition au profit du financement de ces entreprises, à savoir la suspension de l’exigibilité de la TVA sur les opérations d’importations et d’achats sur le marché des équipements, des produits et des services; et ce pour une période s’étalant sur dix ans.
A tout cet arsenal de dispositions, vient s’ajouter l’annonce de la conclusion de conventions de financement avec six banques, signées en collaboration avec le ministère des Finances et le Conseil Bancaire et Financier (CBF).
Il s’agit de nouveaux partenariats visant l’accélération de la création des sociétés communautaires, de diversifier leurs sources de financement et de surmonter les obstacles à leur démarrage.
Les six banques, faisant partie de ce processus, appartiennent au secteur public et privé. Il s’agit de l’Amen Bank, d’Attijari Bank, de la Banque Tunisienne de Solidarité (BTS), de la Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT), de la BH Bank et de la Société tunisienne de banque (STB).
En tout état de cause, le projet des sociétés communautaires est en train de décoller avec le réel espoir de prendre son envol et sa place dans le tissu économique et social de la Tunisie avec, déjà plus de cent entreprises au compteur.
C’est dire que les efforts de toutes parties prenantes doivent être déployés et conjugués pour mener cette “barque” à bon port avec la concrétisation de ses principaux objectifs avec, notamment, l’établissement d’ une répartition équitable des richesses par l’exercice collectif d’une activité économique à partir de la zone où elle est installée tout en assurant un développement régional en fonction des besoins et des particularités des régions.
Noureddine HLAOUI