Alors que le centre, le Sahel et le sud ont été abondamment arrosés, ces derniers jours, les régions du nord-ouest n’ont pas reçu suffisamment de pluie pour permettre le renouvellement des réserves en eau de ces retenues dont le taux actuel de remplissage ne dépasse pas 20,8%.
De fortes précipitations se sont abattues, ces derniers jours, sur le centre, le Cap-Bon, le Sahel et le sud du pays (Mahdia, Kelibia, Haouaria, Kairouan, Monastir, Sfax-nord, Médenine, Tataouine…). Depuis le début de la saison des pluies qui a commencé le 1er septembre, les quantités importantes de pluie (150 mm dans certaines régions) ont dépassé 150% de la moyenne enregistrée l’année dernière à la même période, à l’instar de la région de Sayada.
Le nord-ouest, château d’eau de la Tunisie
Si ces précipitations ont eu des répercussions positives et bénéfiques sur la recharge des nappes moyennes et phréatiques, les pâturages ainsi que sur le rendement des arbres fruitiers et de certaines variétés d’agrumes de maturation plus tardive (maltaises, thompson…), augurant, par ailleurs, une très bonne récolte oléicole, elles n’ont pas, par contre, amélioré la situation des barrages qui reste difficile, voire critique.
Contrairement au centre, au Sahel et au sud qui ont été abondamment arrosés, ces derniers jours, les régions du nord-ouest n’ont pas reçu, en effet, suffisamment de pluie. Or, c’est dans cette zone que se trouvent les trois quarts des barrages du pays, parmi lesquels les deux plus importants, à savoir Sidi Salem et Sidi El Barrak, qui représentent les principaux réservoirs en eau potable et en eau d’irrigation du Grand Tunis, du Cap-Bon et du Sahel. D’ailleurs, le nord-ouest a toujours été considéré, depuis longtemps, comme le château d’eau de la Tunisie.
Vu la forte perméabilité du sol, les précipitations ne sont pas suffisantes pour permettre le renouvellement des réserves en eau de ces retenues dont le taux actuel de remplissage ne dépasse pas 20,8%. Alors que les stocks d’eau de ces derniers, dont le rythme de remplissage est faible, sont en train de s’amenuiser progressivement, sous l’effet de l’évaporation et de l’exploitation humaine, ces retenues n’ont reçu que 14 millions de m3 au cours de ce mois, soit 70 millions de m3 de moins que l’année dernière au cours de la même période.
Stations de dessalement, comme alternative
En fait, les changements climatiques — qui se sont manifestés, au cours de la dernière décennie, par la fréquence des épisodes de sécheresse et de pluies intenses — représentent un paramètre qui est, désormais, pris en compte dans la stratégie nationale de gestion de nos ressources hydriques. D’autant plus que les ouvrages et les retenues sont devenus de plus en plus vulnérables à la fluctuation des précipitations, à l’impact de la sécheresse et à la pression des besoins croissants en eau potable et d’irrigation. «De plus en plus soumis aux effets des changements climatiques, les ouvrages hydrauliques n’arrivent plus à répondre à la forte demande humaine en eau potable et d’irrigation», relève Saâd Seddik, ingénieur général du génie rural et ancien ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche. Que faire ? «Les stations de dessalement se sont imposées comme une solution idoine et incontournable et une source d’approvisionnement complémentaire permettant d’alléger la pression sur ces retenues et de sécuriser l’alimentation en eau potable et d’irrigation. Ces aléas du climat si capricieux nous dictent, aujourd’hui, un changement de comportement davantage axé vers moins de gaspillage et une meilleure rationalisation de l’usage de l’eau potable», recommande-t-il, en guise de recommandation.