Malgré les efforts déployés par les pouvoirs publics pour venir à bout du circuit parallèle, les citoyens constatent toujours la présence de ces vendeurs à la sauvette qui offrent des produits dont la qualité est douteuse à des prix défiant toute concurrence. Ce secteur fait travailler des centaines de personnes qui se trouvent dans toutes les régions ou presque. Alimenté par les contrebandiers, le secteur parallèle est actif notamment dans les zones frontalières avec la Libye et l’Algérie où les marchandises entrent et sortent de façon illégale au grand dam des agents douaniers qui n’arrivent pas toujours à contrôler tous les produits.
Ainsi, les marchés tunisiens sont inondés par des produits contrefaits ou ne répondant pas aux normes de qualité et de sécurité en vigueur. En réalité, le circuit parallèle ne concerne pas un seul produit ou un seul secteur, mais tous les biens de consommation. Les articles électroménagers, le matériel électronique et électrique, les pièces de rechange et même les produits alimentaires sont vendus dans ces marchés hors-la-loi. Même les devises font désormais partie du circuit parallèle dans la mesure où pas moins de 4 millions de dinars en devises circulent en dehors des institutions légales.
Cette situation chaotique a des impacts négatifs sur les investissements aussi bien tunisiens qu’étrangers car elle fausse la concurrence loyale. L’idéal serait d’intégrer ce type de commerce dans le circuit légal afin de permettre aux opérateurs illégaux de régulariser leur situation vis-à-vis de l’administration du fisc. Le phénomène ne concerne pas uniquement la Tunisie mais la plupart des pays qui sont confrontés à ces vendeurs ambulants qui commercialisent des produits dont la source est inconnue. Du chemin reste encore à parcourir pour assainir le marché en rappelant à l’ordre ces commerçants qui ne disposent pas d’une patente leur permettant d’exercer légalement leur activité.
Même si plusieurs consommateurs trouvent leur compte dans le commerce parallèle, le temps est venu pour agir efficacement à ce niveau et inviter les opérateurs qui veulent passer au commerce légal d’enregistrer leur société dans le registre des entreprises et de payer tous les droits dus. Le choix de ce commerce est avantageux pour plus d’un consommateur qui cherche, en premier lieu, un prix bas même si la qualité du produit laisse à désirer. Parmi les vendeurs ambulants, on peut citer ceux qui se sont spécialisés dans la commercialisation de l’essence sur les routes et qui ont réussi à attirer l’attention de plusieurs consommateurs, même ceux qui sont classés dans la catégorie aisée. C’est dire que ce type de commerce ne cible pas une catégorie de gens à revenu limité mais toutes les catégories de la population. L’essentiel est toujours de gagner plus et de s’imposer sur un marché à multiples intervenants.